Photos : Fouad S. Afin de voir appliqué l'article 31 bis de la Constitution qui prévoit l'élargissement de la participation politique de la femme dans les Assemblées élues, le Conseil national de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA) réclame des plans d'action bien précis et lance un appel aux différentes institutions, notamment les partis politiques, pour veiller à l'insertion des femmes dans la vie politique. C'est ce que ressort de sa deuxième session ordinaire qui s'est déroulée, hier, à Zéralda. La secrétaire générale de l'Union, Mme Nouria Hafsi, a averti que c'est un grand défi pour les femmes algériennes. «C'est vrai, le président de la République a octroyé, à notre demande, 30% des sièges des Assemblées élues aux femmes. Mais il faut se demander si 30% des femmes algériennes sont prêtes à adhérer à la vie politique», s'est-elle demandée en précisant que le nombre des élues ne dépasse pas les 7%. Pour ce faire, elle a exhorté les militantes à conjuguer leurs efforts pour reconsidérer la femme dans la vie politique. Selon elle, il faut aider à l'évolution de la femme rurale qui représente 50% de la gent féminine. «Aussi, il ne faut pas laisser n'importe quelle femme s'introduire dans les Assemblées élues sous prétexte que la Constitution l'exige. C'est aux partis politiques d'encadrer cette démarche», a ajouté la secrétaire générale de l'UNFA. Les personnalités politiques qui se sont succédé à la tribune ont évoqué ce sujet tout en soulignant le rôle que joue l'Union des femmes algériennes depuis sa création. Le membre du bureau politique du Front de libération nationale (FLN), Abdelhamid Si Afif, a incité les femmes à profiter de l'opportunité que leur offre la Constitution pour aider à réaliser le troisième plan quinquennal qui est, d'après lui, très ambitieux. «Au niveau du sommet de notre parti, il existe une volonté sérieuse pour faire adhérer les femmes à la vie politique. Cependant, au niveau des Kasmas, c'est à vous de vous imposer», a-t-il dit en s'adressant aux femmes présentes. Pour sa part, le porte-parole du Rassemblement national démocratique, Miloud Chorfi, a indiqué que la gent féminine est représentée au RND plus que n'importe quel parti. «Chez nous, la femme est représentée de la base au sommet. Nous avons une commission qui veille à cela», a-t-il souligné. M. Chorfi a rappelé que cela fait plus de 14 siècles que l'Islam a rendu égaux l'homme et la femme. «Pourquoi nous ne continuons pas dans cette voie ?», a-t-il appelé. Représentant «la famille révolutionnaire», le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, a salué, dans son intervention, le rôle qu'a joué la femme durant les différentes étapes de lutte contre le colonialisme. «Aujourd'hui, elle doit jouer un rôle important dans la bataille de développement», a-t-il ajouté. Quant au secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, ce dernier a appelé que la femme rurale soit représentée dans les différentes Assemblées. «Le monde rural doit être représenté par ces habitants non pas par les gens qui font des réunions à Washington», a-t-il noté.