Elle adopte le système de quota pour l'obtention de sièges au niveau des assemblées élues et y fixe un taux de 30%. Une loi organique portant promotion de la participation de la femme algérienne à la vie politique vient d'etre finalisée. «Les travaux de la commission installée depuis trois mois par le ministre de la Justice a achevé avant-hier ses travaux», a annoncé, hier, la secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (Unfa), Mme Nouria Hafsi. La commission est composée de techniciens et techniciennes,de femmes juges et d'enseignantes universitaires. Cette loi, qui consacre ainsi l'application de l'article 31 bis de la Constitution révisée, adopte le système de quota pour l'obtention de sièges au niveau des assemblées élues, a déclaré Mme Hafsi, qui s'exprimait lors d'une rencontre organisée au forum d'El Moudjahid sur les droits de l'Homme. Ainsi, fait-elle savoir, la femme pourra, à la faveur de ce texte, jouir de ses droits constitutionnels et se porter candidate en alternance aux assemlblées avec un taux de 30% lors du tri des candidatures. «Les femmes seront présentes dans les listes électrorales à hauteur de 30%», explique-t-elle. Des conditions ont été fixées pour faire appliquer les modalités de cette loi, précise Mme Hafsi. Elle informe que les listes dans lesquelles ce taux n'est pas respecté seront annulées. Par contre, des primes seront dégagées au profit des partis politiques qui respectent cette loi. «Nous avons voulu intégrer le Conseil de la nation dans cette loi pour ne pas se contenter uniquement des assemblées locales et de wilayas mais nous ne sommes pas arrivés à un consensus là-dessus. Donc, nous nous contentons pour le moment de ce résultat», a indiqué la conférencière. S'agissant de l'examen de cette loi, elle n'avance pas d'échéance ni la manière selon laquelle il sera fait. «Nous ne savons pas encore si ce texte sera examiné en réunion du gouvernement ou des ministres ou s'il passera par ordonnace présidentielle», a-t-elle ajouté. A noter que l'article 31 bis de la Constitution stipule que «l'Etat oeuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans les assemblées élues». Selon Mme Hafsi, la présence des sénateurs femmes au Parlement algérien demeure faible, car leur nombre ne dépasse pas les 8%. Cette loi donne ainsi plus de chances à la gent féminine d'intéger la scène politique qui lui est jusque-là verrouillée. Par ailleurs, Mme Hafsi a fortement critiqué les rapports établis par les organisations internationales concernant les droits de l'Homme en Algérie. «Elles veulent déstabiliser notre pays.» Mêmes déclarations faites par Maître Merrouane Azzi, avocat et responsable de la cellule Réconciliation nationale qui a abordé la question des droits de l'Homme dans ses différents volets. La Réconciliation nationale, le dossier des disparus, les centres de détention secrets ainsi que l'affaire des moines de Tibhirine étaient les différents sujets évoqués par l'avocat. Concernant ce dernier point, Me Azzi s'est révolté contre les déclarations faites par la partie française. «Il s'agit d'une Moussawama (surenchère) contre la souveraineté de l'Algérie, que nous n'acceptons pas», s'insurge-t-il. Sur le dossier des disparus, il dira que 90%des familles ont accepté les indemnités. S'agissant de la réconciliation nationale, il a tenu à préciser que les aides prévues par la loi vont aux familles des terroristes sans revenus et non pas aux terroristes repentis. Il a salué dans ce sens «l'initiative de l'ex-chef et fondateur du Gspc en Algérie, Hassan Hattab qui a lancé un nouvel appel aux terroristes de son ex-groupe pour qu'ils cessent leurs activités. Nous saluons tout appel à la paix». En outre, il a vivement critiqué les rapprots établis par les organisations internationales concernant les droits de l'Homme en Algérie. «Elles ne sont pas au courant de ce qui se passe dans notre société. Leurs sources émanent de certaines organisations présentes en Algérie.» Concernant les centres de détention secrets, il a formellement démenti leur existence.