à Guerrara, les échauffourées entre les deux communautés lundi soir se sont poursuivies toute la journée. Les quartiers, théâtre de ces violences, ont subi de grands dégâts. Conséquence : des dizaines de familles délogées, des véhicules et des maisons incendiés. Deux morts et une centaine de blessés ont été enregistrés. « C'est la terreur. Des quartiers sont complètement saccagés et incendiés. Des voitures sont brûlées. Les familles attaquées sont terrorisées. La situation est inquiétante », a indiqué Nasredine Cherbel, élu de la commune de Guerarra. Selon lui, deux morts et près de 200 blessés ont été enregistrés. « Une des victimes a succombé à une attaque cardiaque et l'autre a été atteinte par une arme. Nous ne connaissons pas encore le nombre de blessés qui reste assez élevé, selon les premières estimations », a-t-il ajouté. La population attend l'arrivée des renforts pour maîtriser la situation. « Les policiers sont mobilisés depuis hier et avec leur nombre réduit (80 agents pour une population de 80.000 habitants, ndlr), ils ne peuvent pas faire face à la situation qui risque de dégénérer », affirme l'élu. Depuis hier matin, un hélicoptère survole la ville de Guerrara. « Chaque fois qu'un responsable vient à Ghardaïa pour mettre en place un processus de paix, les apprentis sorciers attisent la violence. Après Berriane et Ghardaïa, c'est le tour de Guerarra de payer le prix de cette tension », a déploré le même élu. A Berriane, les violences intercommunautaires, qui ont duré toute la journée, ont fait des dégâts considérables. « Les attaques ne se sont pas arrêtées, ciblant les personnes et leurs biens », ont affirmé les habitants. Là aussi, on dénombre un mort et des blessés. La situation est critique à Bounoura où les habitants ont subi des violences durant toute la nuit. A Ghardaïa, « la situation ne prête pas à l'optimisme car elle peut dégénérer à n'importe quel moment », affirment des habitants. Des appels ont été adressés aux Ghardaouis résidant dans les autres régions du pays pour venir prêter main-forte et faire face à ces attaques. Pour leur part, les notables des villes concernées se concertent et dénoncent cette situation devenue insupportable.
