Aucun incident n'a été enregistré depuis jeudi soir après un épisode fort tumultueux. Le dispositif de sécurité déployé conjugué aux appels au calme émanant des forces politiques, des pouvoirs publics et des notables de la région ont eu l'effet escompté. Les informations provenant de la région font état de la réouverture des commerces et la reprise normale du trafic routier. La vie courante renoue avec ses habitudes. Tandis que l'analyse des événements, qui ont ôté la vie à 22 personnes au paroxysme des affrontements, livre petit à petit ses secrets. Des personnes impliquées dans les destructions identifiées et écrouées. Sur fond de consolidation de la réappropriation de la sécurité publique. L'élan vers le retour à la normale se renforce, en effet, chaque jour davantage. Hier, ce sont les notables de Ghardaia qui ont convergé vers l'appel à préserver l'unité nationale. Dans un communiqué, le conseil des ibadites du ksar de la région dénonce « les actes criminels perpétrés contre des personnes et des biens » et affirme « rejeter toute forme de violence ». Il appelle enfin à se conformer aux décisions de l'autorité publique pour dépasser la situation. Il attend, en outre, de la dernière visite du Premier ministre, « la concrétisation des aspirations de la population à vivre dans la quiétude, la sécurité et la stabilité ». De son côté, le madjlis malikite a appelé les habitants de la région à faire preuve de vigilance et à contribuer « aux côtés des autorités », au rétablissement de la paix et de la sécurité dans la région. Cette instance rejoint celle des ibadites dans l'appel à se conformer et à respecter l'autorité publique. Tout comme elles partagent la condamnation des actes de violence qui ont endeuillé la wilaya. Le respect mutuel dans la différence est également mis en exergue par les notables. Echaudés par la confrontation et les dégâts humains et matériels qu'elle a engendrés, les représentants des deux communautés ont mesuré le risque que représente le pourrissement de la situation. Ils ont dû si apprécier les vertus d'une coexistence pacifique et sereine qui a fondé la réputation de la vallée qu'ils semblent vouloir conjurer les démons de la division. Celle de la négation de l'autre qui leur a fait entrevoir l'enfer de la flambée de violence. L'attachement à la sécurité fait l'unanimité des appels. Hier, c'est la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) qui a joint sa voix à celle qui privilégie la voie du dialogue serein « afin d'éviter à la région d'autres dérives ». « La CNCPPDH en appelle à la sagesse des deux communautés, mozabite et malékite, et les exhorte à faire preuve de retenue et de privilégier un dialogue serein en vue d'éviter toute autre dérive susceptible de replonger la région dans une situation sanglante incontrôlable », lit-on dans le communiqué rendu public. La Commission rappelle, à cette occasion, le « caractère sacré de l'unité nationale qui constitue le fondement irrévocable de la société algérienne ». De son côté, le calife général de la Tidjania Sidi Ali El Arabi Tidjani a appelé les citoyens de Ghardaïa à faire prévaloir les valeurs de tolérance et de conciliation pour tourner la page après les incidents déplorables que la wilaya a vécu. « La conjoncture actuelle et les dangers qui nous guettent nous dictent d'approfondir les liens qui nous unissent et de faire preuve de sagesse et de retenue afin de préserver l'intégrité nationale et l'unité des rangs dans l'esprit du serment fait aux chouhadas », ajoute la confrérie dans un communiqué.