«Le processus de paix est dans un coma profond, il est inutile de le relancer». Les Palestiniens ne croient plus aux négociations dont le processus n'a plus de crédibilité. Leur rêve de voir les pourparlers aboutir à la reconnaissance d'un Etat palestinien se rétrécit comme peau de chagrin, parce que le dialogue qui a duré dans le temps est dans l'impasse. La reprise de construction de nouvelles colonies a plombé le processus de paix, déjà fragilisé par la politique israélienne. C'est Nabil Chari, l'un des principaux négociateurs palestiniens, qui le confirme. «Le processus de paix est dans un coma profond, il est inutile de le relancer», a-t-il affirmé. Mahmoud Abbas, qui a toujours privilégié la voie du dialogue, refuse de reprendre les négociations sans le gel des colonies et la mise en place de références politiques claires, dont la fin de l'occupation des territoires occupés en 1967. Sûr du soutien du monde arabe, il veut renouer le dialogue en position de force pour ne pas permettre aux Israéliens de grignoter tout ce qui peut l'être. La relance des pourparlers doit passer aussi par une offre sérieuse des Américains qui n'ont pas convaincu l'Etat hébreux de renouveler un nouveau moratoire. Barack Obama qui a suscité beaucoup d'espoir après son élection sans être d'un grand apport à la Palestine a dépêché George Mitchell pour sauver les négociations. La première visite du genre après l'échec des pourparlers en septembre dernier qui a permis à l'envoyé spécial de Obama de rencontrer les deux parties n'a pas atteint l'objectif attendu. Dans sa valise diplomatique, il n'avait qu'une proposition : retourner aux pourparlers indirects. Les négociations indirectes réussiront-elles? Peu sûr. Son échec résume l'absence de volonté des Américains à trouver une issue à la question palestinienne. L'envoyé spécial américain a compris la colère des Palestiniens et leur promet de faire avancer le processus de paix. Sa promesse maintes fois ressassée ne trompe désormais plus personne, surtout le peuple palestinien qui a cessé de «courir après l'illusion américaine» et d'attendre quoi que ce soit de Netanyahu qui poursuit sa politique d'expansion tout en «voulant» discuter des questions moyen-orientales essentielles et du conflit israélo-palestinien car selon lui parler de la construction de colonies qui représente, selon lui, moins de 1,7 % de la superficie totale de la Cisjordanie est un faux problème.