A des journalistes, le Premier ministre israélien n'a pas évoqué les propos tenus vendredi par le président américain et a insisté pour obtenir la reconnaissance d'Israël comme Etat du peuple juif dans tout accord de paix. Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui repousse l'exigence de Netanyahu, a menacé de se retirer des négociations de paix directes qui viennent de reprendre avec Israël si les constructions reprennent. Le moratoire de dix mois sur les mises en chantier imposé par Netanyahu en Cisjordanie sous la pression de Washington afin de ramener les Palestiniens aux pourparlers de paix, expire le 30 septembre aux termes d'un décret militaire israélien. A ce propos lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche où il a fait état «d'énormes obstacles» sur la voie de la paix, Obama a jugé seulement souhaitable vendredi «de prolonger ce moratoire tant que les discussions évoluent de façon constructive». Un souhait exprimé par le locataire de la Maison-Blanche en direction de son allié M. Netanyahu à la tête d'un gouvernement de coalition favorable à la pérennité et à la promotion de la politique d'extension de colonies sur les terres palestiniennes en soutien à la politique menée de la judaisation d'El Qods. Ne pouvant pas répondre au souhait américain, il sera certainement question d'options intermédiaires au sujet de la question du moratoire ouvrant ainsi la voie à des déclarations et contre-déclarations d'ordre technique au moment où les négociations directes reprennent demain, en Egypte. A ce propos, Netanyahu qui doit rencontrer Abbas demain à Charm el-Cheikh (Egypte) en présence de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. s'est dit «déçu par la position palestinienne sur la demande de reconnaissance d'Israël en tant qu'Etat du peuple juif, élément central dans sa vision d'un accord de paix global et définitif» et d'ajouter que j n'entends malheureusement pas encore dans la bouche des Palestiniens la phrase: «Deux Etats pour deux peuples» a soutenu Netanyahu. Cependant il y a lieu de rappeler qu''une reconnaissance explicite d'Israël en tant qu'Etat juif risque de compromettre et va à contresens du droit international «droit au retour» des réfugiés palestiniens, droit incontournable à assurer et respecter. Pour sa part, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a informé hier le représentant spécial du Quartette international pour le Proche-Orient, Tony Blair, des derniers développements concernant le processus de paix palestino-israélien. Les entretiens entre M. Abbas et le représentant du Quartette (Etats-Unis, Union européenne (UE), Nations unies et la Russie), ont eu lieu dans la journée à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne. Cette rencontre intervient alors que l'émissaire américain pour le Proche Orient, le sénateur Georges Mitchell est attendu aujourd'hui en Egypte pour préparer pour demain le 2e round des négociations directes palestino-israéliennes. Après 20 mois de suspension, les pourparlers israélo-palestiniens directs ont été relancés début septembre à Washington sous l'égide des Etats-Unis. Plusieurs questions, dont celles du statut final, de sécurité et des frontières ont été à l'ordre du jour de ces discussions. L'Autorité palestinienne insiste sur la nécessité de voir ces négociations aboutir à la création d'un Etat palestinien indépendant et sur l'arrêt total de la colonisation israélienne dans tous les territoires occupés.