Les plages du grand Alger devraient accueillir durant la saison estivale 2015 entre cinq et six millions de vacanciers, a affirmé, hier, le directeur du tourisme de la wilaya d'Alger, Salah Benakmoum. « De nombreuses nouveautés introduites cette année dans la gestion des plages vont conduire à l'augmentation de leur fréquentation qui pourrait atteindre entre cinq et six millions d'estivants contre un peu plus de 4 millions en 2014 », a indiqué Benakmoum. Déjà, à la fin de juin dernier, quelque 250.000 estivants se sont rendus sur les 70 plages ouvertes à la baignade de la wilaya, a ajouté le directeur du tourisme, qui a fait référence à un bilan établi par la Protection civile laquelle a enregistré 500 interventions et déploré un décès par noyade. La sécurité est justement l'un des objectifs de la campagne estivale qui s'étend du 1er juin au 30 septembre, a ajouté Benakmoum. Hygiène et qualité de l'eau Il y a également le souci d'assurer la disponibilité d'équipements adéquats ainsi que l'hygiène et la qualité de l'eau de baignade à travers des contrôles réguliers. « Ce sont tous ces éléments qui sont susceptibles d'attirer un grand nombre d'estivants », a assuré Benakmoum qui lance un appel aux citoyens afin de veiller à maintenir l'hygiène des plages et la protection de l'environnement, tout en les exhortant d'éviter la dégradation des cabines et en les incitant « à ne pas gaspiller l'eau des douches ». Benakmoum rappelle que « la wilaya a procédé à l'aménagement et à l'équipement des grandes plages de la capitale à travers un dispositif dissuasif mis en place pour lutter contre leur squat et garantir aux estivants la gratuité de leur accès ». En tirant les conclusions d'un bilan de la saison estivale de 2014, la wilaya a diagnostiqué une gestion anarchique des plages à laquelle elle compte mettre fin. En 2015, une douzaine d'établissements publics de wilaya sont mobilisés afin d'aménager les routes, les accès et les parkings dans 17 grandes plages d'Alger, qui sont également dotées d'éclairage, de toilettes, de vestiaires et de douches, soit autant de commodités revendiquées par les estivants. D'ailleurs, des inspections ont eu lieu en mai dernier aux plages de l'est d'Alger comme El Qadous (Heuraoua), Decca plage, Surcouf et les Tamaris (Aïn Taya), Réghaïa plage, Tamenfoust (El Marsa), les Sirènes I et II (Bordj El Kiffan) ou encore à l'ouest à l'instar de Khelloufi I et II (Zéralda), Sidi Fredj Est et Azur plage (Staouéli), El Bahdja et la Madrague (Aïn Benian). D'autres dispositions ont été prises afin de lutter contre la gestion anarchique des plages par les jeunes imposant aux vacanciers la location des parasols, des tables et chaises entre 500 et 1000 DA l'unité alors que l'accès aux plages est libre et gratuit. Sécurité, organisation et animation Pour la saison estivale 2015, les grandes plages d'Alger sont exploitées directement par la wilaya à travers l'Office des parcs des sports et loisirs d'Alger (OPLA) qui s'est vu confier 11 plages, et la Régie foncière de la ville d'Alger (RFVA) avec 6 plages. L'Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU), lui, s'occupe des parkings, selon Benakmoum. Ces nouveautés constituent l'essentiel de l'effort de la wilaya pour améliorer les conditions d'accueil dans les plages et la sécurité des estivants en présence de la gendarmerie nationale, de la sûreté de wilaya et de la garde communale. Les établissements de wilaya, Netcom et Extranet, sont chargés d'assurer l'hygiène dans ces plages en procédant à la collecte et à l'évacuation des déchets de façon continue alors que le programme d'animation est confié à l'Etablissement arts et culture pour organiser des activités de loisirs dans les plages, notamment en soirée, conclut Benakmoum. Pour autant, la réalité est tout autre : plusieurs plages parmi les plus fréquentées de la wilaya d'Alger, dont Palm Beach (Staouéli) et Azur Plage (Zéralda), ainsi qued'autres à l'est de la capitale, sont toujours « squattées » par des bandes de jeunes qui imposent aux estivants le paiement de l'accès à la plage, le parking et les accessoires de plage (parasols, transat, etc...). « On nous a promis la sécurité, le Wifi, la gratuité d'accès aux plages, du parking, des sanitaires, ... mais dans la réalité, rien de tout cela, hormis ces énergumènes qui déplument les vacanciers », regrette un estivant. Le constat entre les prévisions de la wilaya et la réalité dans nombre de plages algéroises parmi les plus populaires est frappant : l'accès à beaucoup de sites est payant, le parking également, ainsi que des accessoires de plage, le tout organisé par des jeunes qui squattent pratiquement ces plages.