Comme il fallait s'y attendre, l'établissement public hospitalier (EPH) du Khroub subit une énorme pression et le personnel médical de la maternité alerte sur ses conditions d'accueil d'un service jugé trop exigu et inadapté pour prendre en charge les malades et le personnel médical de la maternité du CHU Benbadis transférés temporairement vers cette structure, suite à la décision prise il y a moins d'un mois par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf. La direction de l'EPH dénonce ainsi les absences à répétition des employés affectés du CHU, il s'agit surtout d'infirmières, d'agents de sécurité et de femmes de ménage partis en vacances ou déterminés à bouder leur nouveau lieu de travail. Des infirmières s'absentent et laissent parfois les malades livrés à leur propre sort sans aucune assistance. Du coup, la direction de l'hôpital est contrainte de transférer une partie de son personnel vers le service de la maternité, une situation qui lui rappelle de mauvais souvenirs, puisqu'il y a deux ans, le même service était occupé durant plus d'un an par la maternité de Sidi Mabrouk (la deuxième de la wilaya). Tout au long de cette année, la maternité du Khroub et son personnel étaient débordés par le nombre de femmes admises, car l'hôpital ne dispose pas d'espaces suffisants. Et si l'opération de transfert des malades et du mobilier s'est faite en l'espace de quelques jours, celle du matériel médical tarde à se terminer, certains appareils attendent toujours d'être acheminés vers l'EPH Khroub, alors que de leurs côtés les patients sont obligés de faire toutes sortes d'analyses en dehors de l'établissement. Rappelons que le reportage de la télévision algérienne sur la maternité du CHU Benbadis montrant l'état de délabrement et surtout des bébés entassés dans une même couveuse, a provoqué l'indignation des Algériens et entraîné la réaction immédiate du ministre, Abdelmalek Boudiaf, qui avait déclaré lors de son déplacement à Constantine : « Quand j'apprends que des appareils nouvellement acquis ont été délibérément saccagés à l'aide d'un marteau, ou que des autorisations ont été délivrées à des médecins du secteur public pour qu'ils exercent chez le privé, je ne peux que déclarer la guerre à toutes ces pratiques ». Depuis ces déclarations, il se trouve que le CHU est en plein remue-ménage, après le limogeage du chef de service de la maternité et le directeur de la santé de wilaya, la direction de l'hôpital a annoncé, la semaine dernière, que c'est au tour du chef de service d'ophtalmologie de subir le même sort. Une commission d'enquête a été chargée par le ministère d'inspecter les lieux, le 22 juillet dernier, a indiqué le directeur du CHU, Kamel Benyasaad, ajoutant que la décision fut prise après avoir constaté que ce service est resté fermé depuis cinq ans et se trouvait dans un état lamentable. En dépit du manque de moyens et de personnel médical, le service est de nouveau fonctionnel, même si une opération de réhabilitation est plus que nécessaire.