L'opération Ville propre, lancée il y a quelques années à Constantine, a repris cette semaine, suite à la réunion d'urgence sur l'hygiène de la ville tenue il y a quelques jours par le secrétaire général de la wilaya, Abdelkhalek Sayouda, avec les différents responsables locaux concernés, dont ceux des APC, des centres d'enfouissement, des EPIC versées dans le ramassage des ordures et toutes les structures publiques en rapport avec l'environnement. Cette réunion a été décidée sur instruction du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. La capitale de l'Est et de la culture arabe le temps d'une année, veut se débarrasser de ses déchets. Hier encore, les habitants se sont réveillés sous le bruit assourdissant des camions à bennes-tasseuses, et de centaines d'ouvriers, pour débarrasser leurs cités de tonnes d'ordures. Cette action vise en premier lieu à rassurer la population en l'impliquant davantage dans l'amélioration de la qualité de vie dans les espaces publics, surtout depuis que les opérations de collectes des ordures ménagères ont subi des perturbations, notamment dans la commune de Constantine. En effet, la population assiste depuis quelques mois à un relâchement constaté dans le domaine de l'hygiène publique, dans une ville qui produit plus de 400 tonnes de déchets par jour. Le problème de ramassage régulier des ordures est apparu au mois de janvier de cette année, lorsque l'APC décide de résilier le contrat qui la lie aux entreprises privées. Depuis elle peine à mettre en place un système de rotation efficace et constant. Résultat : des tonnes d'ordures s'entassent durant plus de 24 heures dans certaines cités, en cette période de grandes chaleurs. Pour se justifier, la commune a évoqué l'épuisement de son stock de mazout ainsi que l'incivisme des citoyens. Mais en réalité, il s'agit plus d'un manque de moyens et de plan pour le ramassage. Le Centre d'enfouissement technique (CET), du 13e km à Aïn Smara, tarde à rouvrir et donc aggrave la situation, puisque actuellement seul le CET Boughareb de la commune Benbadis est exploité, un centre distant de 60 km de la commune de Constantine. Pour cette opération, le CET de Boughareb facilitera l'accès aux différents engins et mettra même à la disposition de la wilaya quatre camions, pour assurer le ramassage d'ordures dans la ville de Constantine. L'état déplorable dans lequel se trouve l'antique Cirta, sur le plan de l'hygiène, a été souligné à maintes reprises par le wali, notamment à la veille de la cérémonie d'ouverture de la manifestation Constantine capitale de la culture arabe. Avant le mois d'avril dernier, les responsables, les citoyens, les acteurs de la société civile, l'APC et les micro-entreprises ou EPIC, avaient été sollicités pour tenter d'apporter des idées et des solutions afin de relooker et de nettoyer efficacement la ville des ponts. Aujourd'hui, l'Exécutif voudrait rattraper ce retard et relancer la machine jusqu'à l'assainissement total de la wilaya. Selon nos informations, les autorités envisagent de mettre un terme aux décharges sauvages qui ternissent l'image de la ville, visibles dans certains quartiers populaires comme El Gammas ou Oued El Had, le long des berges des oueds Rhumel ou Boumerzoug, comme c'est le cas à la zone industrielle Palma, ou encore dans certaines cités résidentielles comme à Zouaghi. L'APC de son côté devrait revoir sa politique et créer, comme c'est le cas dans d'autres grandes wilayas du pays, des équipes spécialisées dans le ramassage des déchets solides. Une solution qui pourra amener les citoyens à se comporter avec civisme. En tout cas, cette opération d'urgence a mobilisé d'importants moyens, pas moins d'une vingtaine de bennes-tasseuses ainsi que des centaines d'agents communaux. Lors de cette réunion avec le secrétaire général de la wilaya, il a été décidé également de mettre à niveau l'éclairage public et l'entretien des espaces verts, notamment dans les squares du centre-ville.