Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a qualifié, hier, à Alger, le 20 août, symbolisant l'offensive du Nord-Constantinois (1955) et la tenue du congrès de la Soummam (1956), de date charnière de l'histoire de la Révolution, annonçant des festivités exceptionnelles pour la célébration de ce double anniversaire. Dans un entretien à l'APS, la veille de la commémoration de la Journée nationale du moudjahid, Zitouni, a souligné que l'offensive du Nord-Constantinois, à travers laquelle les unités de l'Armée de libération nationale (ALN) avaient ciblé des casernes et des sites militaires de l'occupant français, traduisait « l'engagement des artisans de la Révolution du 1er novembre à poursuivre la lutte armée pour le recouvrement de la souveraineté nationale ». Le ministre a, en outre, souligné que « l'offensive avait grandement contribué à pérenniser la lutte du peuple algérien jusqu'à l'indépendance et favorisé l'adhésion de ses différentes franges à la Révolution, en lui apportant différentes formes de soutien, notamment après la réussite de l'offensive sous la houlette de Zighoud Youcef ». Evoquant l'écho retentissant de l'offensive à l'étranger, le ministre est revenu sur « le soutien et la solidarité manifestés par plusieurs pays à la lutte juste du peuple algérien pour le recouvrement de ses droits ». Concernant la nouveauté de la commémoration cette année de la Journée nationale du moudjahid, le ministre a précisé que les festivités marquant la commémoration officielle auront lieu à « Constantine, capitale de la culture arabe ». Au programme de ces festivités commémoratives, des rencontres directes entre des moudjahidine et des jeunes ainsi que des tables rondes. Des films documentaires seront également projetés à travers l'ensemble du territoire national de par l'organisation de colloques et de conférences pour permettre aux générations montantes de prendre connaissance de l'évènement et de l'histoire de la Révolution du 1er novembre, selon le ministre. Zitouni souhaite que les secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la communication, de la jeunesse, de la culture et de la formation professionnelle contribuent à faire connaître aux générations montantes les évènements historiques phare de la révolution algérienne. Par ailleurs, il a indiqué que son département « collecte actuellement les témoignages de moudjahidine sur les différentes étapes du combat mené par le peuple algérien contre la colonisation française ». Après le recueil des témoignages sur l'histoire des révolutions et sacrifices consentis par le peuple algérien pour le rétablissement de la souveraineté nationale, le jour viendra où la France présentera ses excuses et reconnaîtra ses crimes perpétrés contre le peuple algérien, a-t-il dit. Zitouni a, dans ce sens, souligné l'importance de l'attachement de la société civile à son droit de réclamer des excuses après le recueil de tous les détails sur la guerre de libération. Il a relevé que la position française à l'égard des crimes commis à l'encontre du peuple algérien a « évolué », en témoigne la visite du secrétaire d'Etat aux Anciens combattants qui s'est recueilli à la mémoire du premier martyr des massacres du 8 mai 1945. Cette position « constitue un pas de la partie française vers la reconnaissance des massacres et crimes perpétrés par le colon français contre le peuple algérien ». Pour ce qui est de la récupération des archives nationales en possession de la France, le ministre a fait savoir que les « démarches sont en cours pour la récupération des archives de la guerre de libération », affirmant que l'Algérie tient à « la satisfaction de cette requête ». Des rencontres ont eu lieu entre les parties algérienne et française pour examiner cette requête souhaitant que la partie française manifeste une volonté de le faire. Revenant sur le sujet des faux moudjahidine, le ministre dira que derrière cette question, il y a des intentions d'attenter à la Révolution ainsi qu'à l'honneur des moudjahidine, affirmant que le ministère procèdera au retrait de la carte de reconnaissance des faux moudjahidine. A la question sur les démarches de certains citoyens en vue de l'obtention de la « carte de reconnaissance en tant que moudjahid », le ministre a précisé que son octroi a été bloqué en 2002 suite à une recommandation du congrès de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM). Zitouni a, par ailleurs, rappelé les films et documentaires réalisés sur les dirigeants de la guerre de libération, notamment sur Krim Belkacem et le colonel Lotfi. Pour le ministre, tous les projets lancés par le ministère des Moudjahidine seront réalisés en dépit de la baisse des cours du pétrole tandis que d'autres, en cours d'examen, sont en quête de « sources de financement ».