Les massacres du 8 Mai 1945 ont hâté le déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, selon le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni. Ces évènements «ont hâté le déclenchement de la guerre de Libération, conduite par des hommes qui ont consenti de lourds sacrifices pour libérer l'Algérie du colonialisme français», a déclaré hier à l'APS M. Zitouni. Ce dernier a souligné à la veille du 70e anniversaire de ces massacres que les évènements du 8 Mai 1945 «ont prouvé au monde entier la maturité du peuple algérien et son attachement à la paix. En témoignent ses marches pacifiques organisées pour revendiquer l'indépendance». Le ministre a précisé également que les dirigeants du mouvement national avaient donné des instructions aux manifestants de s'abstenir de tout port d'armes, alors que 45 000 Algériens ont été tués par balle lors de ces manifestations qu'il a qualifiées d'«étape importante» dans la lutte du peuple algérien contre l'occupant français. L'objectif du ministère des Moudjahidine est de relater les évènements et écrire l'histoire du peuple algérien et les témoignages des moudjahidine, selon M. Zitouni. «Le jour viendra où le colonisateur présentera ses excuses et reconnaîtra ses crimes contre le peuple algérien», a-t-il assuré. Concernant la dualité du discours français sur les crimes commis à l'encontre du peuple algérien, le même ministre a rappelé que la position française a «évolué dans ce sens», comme l'attestent les déclarations du président français, François Hollande, en 2012 et la visite du secrétaire d'Etat aux affaires des anciens combattants et son recueillement à la mémoire du premier martyr des massacres du 8 Mai 1945. Cette position, a ajouté M. Zitouni, «constitue un pas du côté français concernant les massacres et les crimes commis à l'encontre du peuple algérien, en dépit d'une opposition de la droite et de l'extrême droite dans ce pays». Evoquant la récupération des archives nationales que détient la France, M. Zitouni a souhaité que cette question «se développe à l'instar de la relation établie entre les deux pays dans les domaines économique, commercial et diplomatique». Une commission commune «veille à trouver une formule permettant la récupération des archives algériennes de ce pays et d'autres», a fait savoir le ministre. Il a réitéré, ainsi, la revendication de l'Algérie concernant le recouvrement des archives nationales, rappelant les efforts de son département pour mettre en avant les formes de torture et de répression subis par le peuple algérien durant l'ère coloniale, à travers l'organisation de conférences internationales avec la participation d'historiens français. «Ce qui a été écrit sur la Révolution jusqu'à présent est encourageant et positif», a t-il dit. «L'Algérien a le droit de s'enorgueillir de son histoire et de la transmettre aux générations montantes», a-t-il souligné.