Le rossignol brun de la Palestine, Mohamed Assaf, a clôturé, samedi soir, dans une ambiance marquée par une vive émotion, la 11e édition du festival arabe de Djemila, lors d'un concert des plus réussis. Pour sa première participation à Djemila, la star palestinienne, fort d'une maîtrise impressionnante sur scène, d'un charisme sans faille et d'une prestation vocale de qualité, a émerveillé l'assistance durant une heure et demie avec des chansons rythmées, dans le meilleur style du tarab. Arborant une allure élégante, Mohamed, vainqueur de la deuxième saison du programme Arab Idol, a fait son entrée sur scène et a su, dès les premiers refrains de « Ya dounia alia ich'hadi », conquérir l'audience unanime. Désormais, l'idole de toute une génération, Mohamed Assaf, inimitable avec son regard angélique, l'humilité de sa présence sur scène, la parole attachante, servie par une voix limpide, tout en lui inspire le respect et l'attachement, a enchaîné par « Ya tir ettayer », les strophes fétiches de la chanson patriotique palestinienne, symbole de l'attachement du peuple palestinien à sa terre. Le public nombreux, qui a assisté à ce spectacle, a applaudi chaleureusement la performance de l'interprète des chansons « Win ala Ramallah » , « Ya halali ya mali », dédiées à sa patrie meurtrie, la Palestine, que l'assistance a repris en chœur, dans une communion festive. Le tempo est monté crescendo avec la chanson « Alli al keffieh » que le public a chanté avec lui volontiers, l'harmonie a été au rendez-vous entre Mohamed et son public qui ont ainsi chanté jusqu'au petit matin. L'assistance a été envahie par des sensations exceptionnellement vives, tout en réservant un enthousiasme accru pour le mawal « hourouf el watan » et « dami falastini », faisant de lui, sans conteste, la voix de la cause palestinienne. Fidèle à son habitude à chaque apparition sur scène, la star montante de la chanson arabe a entonné avec sa voix féerique, invitant au rêve, les fabuleux succès du regretté Abdelhalim Hafez, auquel il emprunté le titre de « Rossignol brun », « Zai el hawa » et « jana el hawa », enchaînant ensuite avec « Youm wi lila » de la diva Warda El Djazaïria. La soirée, marquée par une bonne affluence de la communauté palestinienne, a été entamée avec les concerts des jeunes chanteurs algériens ex-étudiants de l'émission artistique « Alhane wa chabab » qui ont affirmé leur attachement avec leur pays à travers un bouquet coloré de chansons algériennes, kabyles, sétifiennes et or naises.Dans une conférence de presse, tenue avant le concert, MohamedAssaf a exprimé son immense joie d'être présent en Algérie, il a souligné que, pour lui, l'art doit véhiculer un message noble et servir la cause que défend tout un peuple qui refuse de renoncer à ses droits historiques et à son identité. De son côté, le directeur de l'Office national de la culture et de l'information, Lakhdar Bentorki, a estimé que le festival de Djemila, qui en est à sa 11e édition, est déjà en pleine possession de sa maturité, il a annoncé, à cette occasion, la création d'une réplique du théâtre antique de l'antique Cuicul, pour préserver les vestiges archéologiques, à l'instar de la belle scène de plein air, réalisée à Timgad, non loin de la ville bimillénaire. Pendant dix jours, cette 11e édition du festival de Djemila, organisée en coordination avec l'ONCI, a rassemblé de grands noms de la chanson algérienne et arabe, autour du credo, « un seul peuple, une seule patrie », pour lequel ont chanté tour à tour, Saâd Ramadane du Liban, Rouaida Attia et Ali Dik de Syrie, Diana Karazone de Jordanie, Reda El Abdellah d'Irak, Nabiha Karawli et Nour Chiba de Tunisie, Houda Saâd du Maroc.