Après l'expiration de l'ultimatum accordé par le mouvement de protestation « Vous puez ! » au gouvernement Tamam Salam, plusieurs dizaines de jeunes militants ont occupé le siège du ministère libanais de l'Environnement réclamant la démission du ministre, Mohammad Machnouk. Rien ne va plus au Liban. Ce n'est ni la « guerre » que se livrent, sans merci, les deux principaux camps politiques, les coalitions du 8 et du 14 mars, encore moins les « ingérences » des puissances régionales et internationales qui y sont, aujourd'hui, derrière. Mais la détermination de la rue à en découdre avec un système politique qu'elle juge « corrompu » dans l'affaire des « ordures ». Après la fin de l'ultimatum accordé par le mouvement de protestation « Vous puez ! » et d'autres organisations de la société civile au gouvernement Tamam Salam, dont ils réclament le départ du ministre de l'environnement, Mohammad Machnouk, plusieurs dizaines de jeunes militants sont passés à l'offensive. Dans une ambiance tendue, ils ont occupé, hier, le siège ministère libanais de l'Environnement en scandant « Dehors ! Dehors ! Le ministre de l'Environnement dehors ! ». Une vingtaine d'activistes du collectif, brandissant des drapeaux libanais, sont entrés dans le bâtiment du ministère. Selon l'Agence libanaise d'information, les manifestants ont réussi à monter au huitième étage du bâtiment où se trouve le bureau du ministre. Le ministre, qui se trouvait à l'intérieur, a dénoncé une entrée par effraction de la part des activistes, en demandant de négocier avec un représentant de la campagne. Chose que les militants ont catégoriquement refusée.Un des organisateurs de la campagne citoyenne « Vous puez ! », Lucien Bourjeily, a affirmé que les jeunes « ne quitteraient pas les lieux avant la démission de M. Machnouk ». Il a expliqué que « c'était pour l'élément surprise. Ils ne s'attendaient pas à ce qu'on agisse maintenant ». « S'ils répondent à nos revendications avant l'expiration du délai, nous nous retirerons » a-t-il ajouté. La colère de la rue fait également suite à la sortie du Premier ministre dans laquelle il a refusé de sacrifier son ministre, mais non sans faire quelques concessions. Plus tôt dans la journée, dans une tentative d'apaiser les esprits, M. Machnouk avait déclaré qu'il s'était retiré de la commission ministérielle chargée de la crise des déchets pour protester contre « les forces politiques qui ont échoué à trouver des lieux pour les décharges ». Organisée par le collectif « Vous puez ! », la campagne de protestation a commencé avec la crise des ordures provoquée, à la mi-juillet, par la fermeture de la plus grande décharge du Liban et l'amoncellement des déchets dans les rues. Mais cette mobilisation illustre surtout le ras-le-bol d'une population contre la corruption endémique, le dysfonctionnement de l'Etat et la paralysie des institutions politiques.