Le Messager d'Allah (SAAWS) a dit : «L'Enfer a été recouvert par les désirs, le Paradis l'a été par ce qui est pénible » [1]. Le Prophète Mohamed (SAAWS) apporte ici deux informations essentielles par rapport à l'orientation que le musulman et la musulmane peuvent donner à leur vie future. Car s'il a dit que la géhenne a été recouverte par les désirs, c'est pour signifier à l'homme que le moyen le plus sûr et le plus direct d'arriver en Enfer est de suivre constamment ses tentations, c'est-à-dire ses désirs portant sur des attitudes et des choses interdites ou qui conduisent vers ce qui est prohibé. Aussi, celui qui aspire au Paradis doit forcer son ego à accepter de faire les choses éprouvantes… Ces choses pénibles pour l'homme faible, qui reste attaché aux plaisirs terrestres, à ses envies, ses pulsions. Ces choses pénibles ne sont en fait, que des devoirs que chaque croyant est tenu de s'acquitter pour se rapprocher d'Allah. Ces actes de dévotion sont, entre autres, le respect des actes d'adoration et des rituels, la constance dans la pratique religieuse, l'effort pour se protéger des propos et des actes interdits. S'acquitter de ce devoir devient évidemment pénible pour le faible d'esprit et de coeur. Le véritable djihâd est là, c'est là le prix à payer pour accéder au Paradis. Voici en substance ce à quoi le Messager d'Allah veut nous sensibiliser. L'importance considérable de cet enseignement prophétique se manifeste chaque jour un peu plus… En effet, dans une société, touchée par une ouverture tous azimuts, de plus en plus matérialiste et individualiste, l'assouvissement de tous ses désirs et ses pulsions est devenu la norme. Pour un objectif de profit, il faut flatter les plus vils instincts de chacun, et aucun moyen n'est écarté. Les limites du convenable sont chaque jour repoussées. Pour ce nouveau monde, à but lucratif, la seule référence ou volonté d'attache à des valeurs morales élémentaires comme la pudeur et la chasteté, est assimilée à une attitude rétrograde. Les musulmans ne sont pas épargnés, les péchés sont parfois incroyablement banalisés. Le musulman est-il prêt à assumer les conséquences terribles auxquelles il s'expose par inconscience ? Sincèrement, le croyant doit être plus vigilant, il doit se réveiller et se responsabiliser. Il s'agit pour tout un chacun de prendre conscience de la gravité de ses péchés et de ses manquements, et de se corriger. Le sage se doit de lutter contre l'attrait et la tentation. Un de nos pieux prédécesseurs disait : «Le péché qui risque de ne pas être pardonné est celui au sujet duquel celui qui l'a fait dit (en minimisant son geste) : «Comme cela aurait été bien si tous mes péchés étaient semblables à celui-ci.» Car le bon croyant doit voir son péché comme une montagne qui risque de lui tomber dessus et l'écraser. L'inconscient voit le sien comme une mouche qui se serait posée sur son nez et qu'il chasserait ensuite d'un signe de la main. (A suivre)