Les Soudanais doivent-ils se préparer après le référendum sur l'auto-détermination du Sud-Soudan, prévu le 9 janvier prochain, conformément à l'accord de paix global de 2005 qui a mis fin à deux décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud à une séparation avec le Darfour où les velléités sécessionnistes sont de plus en plus manifestes dans cette région qui compte huit millions d'habitants et s'étend sur environ 500 000 km2 ? Après des mois d'accalmie, les combats ont repris avec force au Darfour où l'armée et les rebelles jouent leur va-tout d'ici le «9 janvier» qui pourrait redessiner la carte du plus vaste pays d'Afrique. Les accrochages entre rebelles et forces de l'ordre sont quasi quotidiens depuis début novembre. Fait nouveau : le SLA-Abdelwahid Nour (Armée de libération du Soudan), le SLA de Minni Minnawi qui a signé la paix avec Khartoum en mai 2006 avant de se rétracter et le Mouvement pour la libération et la justice (LJM) de Tijani Sese, ont uni leurs forces. Pour la première fois depuis 2003, les rebelles, y compris le Mouvement pour l'égalité et la justice (MEJ) qui négocie un cessez-le-feu à Doha (Qatar) avec Khartoum, ont combattu contre les forces gouvernementales. Abdelwahid parle de «discussions en cours» pour former une Alliance pour combattre le gouvernement. «L'armée a attaqué et défait jeudi et vendredi dans le secteur de Shangil Tobaya, à environ 65 kilomètres au sud d'El-Facher, la capitale historique du Darfour, l'Alliance» des rebelles, déclare le porte-parole officiel de l'armée soudanaise, Sawarmi Khaled Saad précisant que deux soldats étaient tombés au combat et que 13 autres étaient blessés. Selon Khartoum, ces affrontements ont fait au moins 40 morts. Les Darfouris contestent ce bilan. Ils font état de deux morts et de quelques blessés. Selon la mission de paix ONU-Union africaine (Minuad), la reprise des affrontements au Darfour a forcé le déplacement de 18.000 personnes à Khor Abeche et de 14.000 à Shangil Tobaya.