Les autorités soudanaises se préparent à organiser un référendum juste et libre sur l'avenir de la région du Sud-Soudan et celle d'Abyei le 9 janvier 2011, en réitérant leur détermination à respecter la date de ce scrutin jugé crucial pour l'avenir du pays, dont l'unité est présentée comme le seul choix. L'organisation de cette importante consultation populaire, impliquant deux référendums, l'un sur l'avenir de la région autonome du Sud-Soudan et l'autre sur la région d'Abyei, située à la lisière entre le nord et le sud, entre dans le cadre de l'accord de paix global (CPA) ayant mis fin en 2005 à deux décennies de guerre civile. Alors que le début de la campagne électorale est prévu pour le 7 décembre, les préparatifs vont bon train pour assurer les meilleures conditions, notamment dans le domaine sécuritaire, et permettre aux citoyens soudanais d'exprimer librement leur choix. Dans le cadre de ces préparatifs, le ministre de l'Intérieur soudanais Ibrahim Mahmoud Hamed a affirmé qu'une stratégie globale avait été mise en place en prévision du scrutin, notamment dans les domaines techniques tels la campagne électorale, le dépouillement et l'annonce des résultats. M. Mahmoud Hamed a réitéré, à ce propos, la détermination de son gouvernement à assurer le bon déroulement de ces joutes électorales. Toujours en ce qui concerne les préparatifs, les Nations unies, qui ont appelé au respect des échéances électorales, ont acheminé un premier convoi de matériels, dont des cartes d'enregistrements, des ordinateurs, des véhicules et des groupes électrogènes d'une valeur de sept millions de dollars, destinés aux autorités soudanaises. "La communauté internationale a fourni jusqu'à présent 58 millions de dollars en guise de soutien pour le Sud-Soudan", a affirmé dimanche le directeur du programme onusien pour le développement, Claudio Calderon. Pour sa part, l'Union européenne (UE) compte envoyer environ 80 observateurs afin de surveiller le référendum au Soudan, pour superviser cette consultation "de l'inscription des électeurs sur les listes électorale à l'annonce des résultats finaux". "L'UE soutient le référendum au Soudan. La mission d'observation est une entité indépendante qui évaluera l'inscription des électeurs et la période de scrutin", a déclaré Carlo De Filippi, chef de la délégation de l'UE à Khartoum. Dans l'ambiance des préparatifs du scrutin, les autorités soudanaises -du Sud comme du Nord- ont réaffirmé leur volonté à organiser le référendum dans ces deux régions à la date fixée, tout en rejetant toute intervention étrangère. Soucieux de préserver l'unité du pays, le président Omar Al-Bachir a tenu à faire valoir que "l'unité est le choix qui prévaudra pour le Sud s'il a la liberté de choisir lors d'un référendum libre et juste" disant que "la logique ne conduit le Sud que vers l'unité". Ces propos du chef de l'Etat soudanais ont été réitérés par son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ali Karti, qui a indiqué que le gouvernement acceptera les résultats du référendum du Sud-Soudan, même au cas où une majorité de Sud-Soudanais voteraient pour l'indépendance. En rejetant toute intervention étrangère, le vice-président soudanais Ali Osmane Taha a regretté la mise en garde du président américain Barack Obama qui a dit craindre des "millions de morts" en cas d'échec du référendum du Sud du Soudan. M. Taha a souligné à ce propos la volonté de son pays à préserver son unité et a accusé certains groupes de "pression" américains à pousser dans la direction de la séparation des deux régions du Sud du pays et d'Abyei. Dans cette optique, le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) et le président de l'administration d'Abeyei, Deng Arop Kuol, ont rejeté un éventuel report du scrutin dans cette région pétrolifère, estimant que cela risque d'"affecter le processus de paix". De même, le président de la région semi-autonome du Sud-Soudan, Salva Kiir a souligné sa détermination à préserver la paix dans le pays, dans le cadre de l'accord de paix signé en 2005. Salva Kiir qui est également vice-président du pays a souligné qu'il s'oppose à toute "marche arrière sur l'accord de paix, et un retour à la guerre" disant "nous voulons la paix et pas un retour à la guerre". Les Soudanais d'Abyei doivent se prononcer le 9 janvier sur leur rattachement au nord ou au sud du pays. Quant à la population du sud, elle doit le même jour aller aux urnes pour dire si elle veut le maintien de l'unité du Soudan ou la sécession. Ces référendums sont les points-clés de l'accord de paix global (CPA) ayant mis fin en 2005 à deux décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan.