« L'Algérie n'a pas besoin de l'endettement extérieur, elle a besoin de l'argent des Algériens, de ses ressources internes qu'elle veut intégrer dans le circuit bancaire, et ce n'est pas une opération conjoncturelle mais une démarche qui s'inscrit dans la durée », a-t-il déclaré à l'APS en marge d'une journée d'information sur les mesures de la loi de finances complémentaire (LFC) pour 2015. « Nous mobilisons les ressources de la nation avec toutes les garanties juridiques et techniques, nous ne les mobilisons pas pour les stocker mais pour les utiliser dans la croissance économique », a-t-il soutenu. Ces ressources « nous mettent à l'abri d'autres décisions non souhaitées », a-t-il ajouté. Et quand l'assiette fiscale augmente du fait de la bancarisation de l'argent de l'informel, soutient-il, l'Etat pourra alors faire baisser les impôts au profit de l'investissement. Avec une fiscalité pétrolière encore très soutenable et une fiscalité ordinaire qui devrait atteindre 2.700 milliards de dinars en 2016, selon lui, l'Algérie « n'est pas en position de mal-aisance financière, et ne compte pas sur la taxe de 7% pour avoir des ressources mais veut juste impliquer le milieu des affaires dans le développement ». La Direction générale des impôts (DGI) du ministère des Finances a lancé, à la mi-août, un dispositif de « conformité fiscale volontaire » autorisant les fonds informels à intégrer le circuit bancaire en contrepartie du paiement d'une taxe forfaitaire libératoire de 7% à l'administration fiscale. Pour mieux expliquer ce dispositif, une semaine de portes ouvertes sur les banques sera organisée « avant la fin de l'année », ce qui permettra de « renforcer la relation banques-citoyens », a avancé Benkhalfa qui reconnaît, à cet égard, l'existence d'un « problème de confiance (banques-citoyens, ndlr) qu'il faut rétablir ». Il a appelé les Pdg des banques à engager des « équipes volantes » qui vont sur le terrain pour essayer de convaincre les personnes activant dans l'informel à régulariser leur situation vis-à-vis de l'administration fiscale. Il faut ensuite « stimuler les agents bancaires : un chargé de la clientèle qui arrive à ramener quatre ou cinq clients de l'informel mérite d'être récompensé », a recommandé Benkhalfa. Selon la Banque d'Algérie, l'argent liquide circulant dans l'informel tourne autour de 1.000/1.300 milliards de dinars. « Nous espérons mobiliser cette somme d'ici à la fin 2016 », date limite pour la conformité fiscale volontaire, a-t-il lâché. Néanmoins, si « l'ensemble des agences bancaires ne se mobilisent pas (pour la réussite de ce dispositif), nous serons vulnérables en 2016 », a-t-il averti. Evoquant le développement local, qui a été au centre de la dernière réunion gouvernement-walis, Benkhalfa a mis l'accent sur la nécessité d'instaurer une « animation économique locale » en assurant que la mesure de la LFC 2015 relative au transfert du centre de décision d'affectation du foncier industriel du Calpiref aux walis allait permettre de raccourcir sensiblement les délais de délivrance des titres de cession ou de concession au profit des investisseurs.