Les Mirage 2000 et les Rafale de l'aviation française en action en Irak seront bientôt à l'œuvre dans le pays voisin livré à la barbarie de Daech et de ses coreligionnaires d'El Qaïda paradoxalement épargnés, pour les raisons de déstabilisation du régime de Bachar el-Assad parfaitement connues de tous. La messe est dite. Daech est en Irak et en Syrie. C'est Daech qui fait fuir, par les massacres qu'il commet, des milliers de familles », a lancé le président français. Un changement d'appréciation de nature à rétablir la manifestation de la vérité sur les véritables auteurs des tueries en Syrie ? Longtemps pointé du doigt, le régime de Bachar el-Assad sort indemne du faux procès à la lumière de la reconnaissance de l'entière responsabilité de Daech dans l'exode syrien en Europe et de la flambée des actes terroristes. C'est donc en Syrie que Hollande veut traquer l'organisation terroriste. Dès lors, tout en jugeant irréaliste « toute opération au sol », le président français a entériné, hier, le choix des frappes aériennes en Syrie. Des vols de reconnaissance seront menés aujourd'hui au-dessus de la Syrie. « J'ai demandé au ministre de la Défense que dès aujourd'hui peuvent être menés des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie. Ils permettront d'envisager des frappes contre Daech, en préservant notre autonomie d'action et de décision », a déclaré Hollande au cours d'une conférence de presse. Les limites de l'intervention sont balisées par le refus intrinsèque de poser les pieds au sol. « Il serait inconséquent et irréaliste d'envoyer des troupes françaises en Syrie au sol. Irréaliste parce que nous serions les seuls, inconséquent parce que ce serait transformer une opération en force d'occupation. Donc nous ne ferons pas d'intervention au sol, pas plus d'ailleurs que nous n'en faisons en Irak », a-t-il souligné. Tout comme le cas irakien, il appartient ainsi aux Syriens de continuer la sale besogne sur le terrain. Mais, les forces de « l'opposition modérée » laminées par le rouleau compresseur de Daech et du Front al-Nosra pourront-elles réussir là où l'armée irakienne et les milices chiites, soutenues par les tribus sunnites, se sont révélées incapables de relever le défi terroriste ? A l'épreuve de la « responsabilité » qui leur incombe, les « Syriens de la rébellion », les « pays voisins et les forces régionales » sont appelés à affronter Daech dans un partage des rôles qui assure à la coalition la part confortable et rassurante de la bataille du ciel. Toutefois, le président français se dit pleinement convaincu que l'« issue est politique » nécessitant la contribution de tous les pays pour garantir une transition sans Bachar dont le départ « à un moment ou à un autre » sera posé. « Je pense aux pays du Golfe, je pense aussi à la Russie, à l'Iran en plus de pays qui sont d'ores et déjà membres de la coalition », a précisé Hollande mettant le cap sur une intervention longtemps bannie.