Des avions français ont bombardé, vendredi matin, des positions islamistes dans le nord-est de l'Irak. Dans un communiqué rendu public, l'Elysée a indiqué que des avions Rafale ont mené une première frappe contre un dépôt logistique des terroristes de l'organisation Daech dans le nord-est de l'Irak. Comme nous l'avons indiqué précédemment (voir notre édition du 16 septembre 2014), la France a décidé de frapper les positions de «Daech» en Irak. Hier encore, le président de la République française François Hollande a déclaré dans une conférence de presse que des emplacements terroristes en Irak seront la cible de l'armée française. Aussitôt dit, aussitôt l'instruction appliquée, des avions de l'armée française ont bombardé des endroits des groupes terroristes en Irak. La coalition contre les combattants de l'Etat islamique (appelé aussi Daech) prend forme petit à petit, alors que la France avait expliqué dès le début de la semaine mener des vols de reconnaissance dans le ciel de l'Irak. Les avions français décollent de la base d'Al-Dhafra, située à 30 km au sud-ouest d'Abou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis. Les Etats-Unis mènent déjà des frappes sur des positions islamistes, depuis le début du mois d'août. Tout comme le président américain Barack Obama, François Hollande a, en revanche, exclu jeudi d'envoyer des «troupes au sol». Le président français a confirmé que les bombardements contre Daech n'auront pas lieu en Syrie. «Nous n'allons pas aider le pouvoir dictateur de Bachar Al Assad», a indiqué François Hollande. Ainsi, la coalition internationale d'une quarantaine de pays initiée par les Etats-Unis pour combattre et anéantir le groupe extrémiste «Etat islamique» en Irak et en Syrie semble se consolider, les pays occidentaux craignant que leurs ressortissants partis combattre dans ses rangs constituent un danger potentiel une fois revenus au pays. Cette coalition prend ainsi forme après l'accord du Congrès américain pour aider l'opposition armée en Syrie face à l'EI et la décision de la France de participer aux frappes en Irak contre les «djihadistes». A New York, le secrétaire d'Etat américain John Kerry devra présider dans la journée une réunion ministérielle du Conseil de sécurité destinée, selon lui, à «renforcer» cette coalition anti EI formée d'une quarantaine de pays et «à être plus précis» dans les attributions de chacun. La réunion se tiendra en présence du général américain qui dirigera les opérations, John Allen, ancien commandant des forces américaines en Afghanistan et homme-clé de la guerre en Irak. Le président Barack Obama a, au cours d'une brève allocution à la Maison Blanche, salué le vote du Congrès américain en faveur du soutien à l'opposition armée syrienne et la décision de la France de mener des frappes contre les positions de l'EI en Irak, jugeant que la coalition contre les «djihadistes» prenait forme. «Les Etats-Unis sont en train de bâtir une large coalition internationale pour affaiblir et, à terme, détruire l'EI», s'est-il félicité au moment où les raids américains ont, pour la première fois, visé un camp d'entraînement du groupe «Etat islamique». Le président s'est aussi félicité du vote «rapide» du Congrès en faveur du plan de soutien aux rebelles syriens «qui combattent à la fois la brutalité des terroristes de l'EI». Le plan adopté jeudi soir par le Congres prévoit l'équipement et l'entraînement de rebelles syriens modérés, destinés à conduire l'offensive terrestre contre l'EI en Syrie, M. Obama ayant assuré qu'il n'enverrait pas de soldats américains au combat au sol, que ce soit en Irak ou en Syrie. Ce plan impose néanmoins à l'administration de soumettre au Congrès tous les 90 jours un rapport sur son exécution, le nombre de combattants formés, la sélection des groupes syriens bénéficiaires de l'aide, et l'utilisation des armes et équipements livrés. Outre la menace qu'il présente au plan régional, l'EI, responsable de viols, rapts, exécutions et persécutions en Irak et en Syrie, fait craindre aux pays occidentaux que leurs ressortissants partis combattre dans ses rangs constituent un danger potentiel une fois revenus au pays. Les Etats Unis ont réussi, jusque-là, à rallier de nombreux pays dont les pays du Golfe, l'Egypte, l'Irak, le Liban et la Jordanie pour faire partie de cette coalition. Deux pays tenors de par leur position stratégique avec l'Irak et la Syrie en l'occurrence la Turquie et l'Iran ont refusé de rejoindre la coalition. Dans tous les cas de figure, Washington et les pays occidentaux se préparent à mener une longue bataille contre l'EI appelé aussi «Daesh». Prenant la mesure de la difficulté du combat à mener, la Maison Blanche a reconnu qu'il «ne s'agit pas d'une opération à court terme». Résumant cet état d'esprit, John Kerry a souligné que le combat «pourrait prendre un an, deux ans, trois ans». C'est cette menace grandissante qui a obligé nombre de pays à actionner une réponse pas seulement militaire mais également juridique pour y faire face. Ainsi, les Etats-Unis ont soumis à leurs partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution imposant aux Etats de prendre des mesures législatives pour empêcher leurs citoyens de s'enrôler dans des organisations extrémistes comme l'EI, formé de milliers de combattants dont une partie est recrutée dans les pays occidentaux.