La défaite concédée en amical face à l'OMR a mis à nu toutes les carences de cette équipe de la JSK qui effectue une entame de saison la plus catastrophique de son histoire. On est loin de cette dream team tant annoncée par la direction du club qui n'a cessé de se vanter d'avoir réalisé le meilleur recrutement. En effet, le coach Bijotat est sidéré par la faiblesse de l'effectif dont il dispose. Pour lui, ce n'est pas seulement le compartiment offensif qui est « malade » mais ce sont tous les compartiments qui laissent à désirer. Comme le soulignera le Français, c'est une équipe qui n'a pas le niveau de Ligue 1. Une formation qui n'est pas capable de battre une équipe d'inter-régions ne mérite pas, selon lui, d'évoluer parmi l'élite. Pis, Bijotat est tombé des nues en apprenant que le prestigieux club qu'est la JSK n'est pas capable de répondre en moyens au cahier des charges d'une équipe de l'élite. Haffaf : « Je n'ai jamais pensé que l'équipe pouvait atteindre un niveau aussi bas » Le même constat a été fait par le DTS, Dahmane Haffaf, qui a connu la grande JSK et le grand Jumbo Jet. « J'ai du mal à me retrouver ou à me reconnaître dans cette équipe. Après tant d'années d'absence, je n'ai jamais pensé que l'équipe pouvait atteindre un niveau aussi bas ». Une manière pour lui d'affirmer que l'équipe est en déliquescence totale. Une situation que l'ex-manager Doudène avait révélée au passage avant de jeter l'éponge. Ces sorties médiatiques des deux hommes forts de l'équipe ne feront certainement pas plaisir au chairman qui n'apprécie guère que l'on critique ses choix. Si bien que pour les observateurs avertis et pour ceux qui connaissent la maison JSK, le séjour de Bijotat et de Haffaf dans la maison JSK risque d'être plus court que prévu. Pour Haffaf, il est important que la vérité soit dite. « J'ai grandi au sein de la JSK où les vérités étaient dites et ce n'est pas aujourd'hui que je vais changer ». Aussi, la sortie intempestive de Rial sans autorisation en plein match lors de ce JSK-OMR et le départ précipité de Yesli chez lui qui a plié bagage sans crier gare attestent, si besoin est, du profond malaise qui ronge l'équipe lorsque l'on connaît le mental d'acier de ces deux joueurs expérimentés. Le fruit de l'instabilité L'autre préoccupation de la formation kabyle est cette crise financière qui la frappe de plein fouet mettant à mal la direction des Canaris. C'est dire que tous les clignotants sont au rouge. Enfin, le comité de sauvegarde a appelé à un sit-in qui devrait être organisé demain devant le stade 1er-Novembre de Tizi Ouzou pour, une nouvelle fois, exiger le départ de l'actuel président. Un comité de sauvegarde qui se lave les mains de cette situation qui prévaut au sein de la formation kabyle. « Il y a longtemps que nous n'avons cessé de tirer la sonnette d'alarme quant à cette situation malheureuse que vit notre cher club », nous dira Miloud Iboub, l'ex-capitaine du Jumbo-Jet et membre actif de ce comité de sauvegarde. Pour lui, « la situation est grave et même très grave dès lors que l'équipe n'est même pas capable de marquer le moindre but en quatre matchs de surcroît devant une équipe amateur et devant son public ». Iboud réfute les accusations portées à l'endroit du comité accusé d'être derrière les incidents qui ont émaillé cette même rencontre avec la prise de bec entre des supporters et des joueurs. « Lorsque l'équipe gagne, c'est le fruit des dirigeants qui bombent le torse et lorsqu'elle perd, c'est la faute à l'opposition ou au comité de sauvegarde. La rengaine est rayée. Elle ne tient plus la route. Le ver est dans le fruit et non ailleurs. Cette situation n'a que trop duré. C'est le fruit de l'instabilité et du bricolage. On peut tromper un peuple une fois mais pas tout le temps ». Iboud soulignera aussi que le comité de sauvegarde « a toujours été aux côtés de l'équipe. La preuve, nous avons même adressé des messages de soutien aux joueurs et à l'ancien staff technique qui, malheureusement, a été débarqué après seulement une journée du championnat alors que l'idéal était de le laisser un moment et lui donner le temps de faire remonter la pente à cette équipe ». Iboud : « On nous appelle de partout pour poursuivre notre opération de sauvetage du club » Revenant sur l'effectif actuel, Iboud dira : « Lorsque nous avons déclaré qu'une fois de plus le recrutement a été un ratage, on nous a accusés d'être les ennemis de la JSK, que nous ne connaissons rien au football et lorsque c'est un étranger, le nouvel entraîneur en l'occurrence qui le dit, c'est tout le monde qui acquiesce ». Et de conclure : « C'est parce que nous aimons la JSK que nous voulons la sauvegarder. Nous n'avons d'autre intérêt que ce club qui nous est très cher ». Abordant la question de la mise en place de comités de sauvegarde au niveau des daïras, il nous apprendra que pour l'heure, 15 comités de daïra dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaia, Bouira, Boumerdès et Alger sont installés. « On nous appelle de partout pour poursuivre de cette opération », conclut-il.