Pari gagné pour les Palestiniens qui espèrent devenir pays membre à part entière à l'ONU, après avoir décroché le statut d'Etat observateur en novembre 2012. Leur drapeau flottera au siège de l'Organisation, à New York, à l'occasion de la prochaine Assemblée qui aura lieu 30 septembre tombant ainsi à pic avec les 20 jours nécessaires pour se préparer à déployer l'emblème à son fronton, après le vote de jeudi. Leur texte, parrainé par une vingtaine de pays arabes, dont l'Algérie, pour hisser les drapeaux des Etats observateurs, a été adopté par 119 voix pour, 8 contre et 45 abstentions. Le président Mahmoud Abbas, qui doit participer à la session annuelle de l'Assemblée générale de l'ONU, a salué hier « les pays qui, en votant pour hisser le drapeau palestinien à l'ONU, se sont placés du côté du droit et de la justice », selon l'agence officielle Wafa. « La lutte se poursuivra jusqu'à ce que le drapeau palestinien flotte sur notre capitale éternelle, al-Qods occupée », a-t-il ajouté. Les Palestiniens ont ainsi franchi une nouvelle étape dans l'intense campagne qu'ils mènent pour faire reconnaître leur Etat, au moment où la France travaille sur un projet de résolution à l'ONU qui fixerait un cadre à un futur accord entre Israéliens et Palestiniens. L'ambassadeur français, François Delattre, a fait valoir que « ce drapeau est un symbole fort, une lueur d'espoir » pour les Palestiniens, au moment où le processus de paix est en panne et où Israël « poursuit une colonisation illégale » en Cisjordanie. C'est pour cette raison que la France a voté pour la résolution de même que la Suède, mais l'Allemagne s'est abstenue tout comme le Royaume-Uni, l'Autriche, la Finlande, les Pays-Bas ou Chypre. Les Etats-Unis ont voté contre. Leur ambassadrice, Samantha Power, a estimé que « hisser le drapeau palestinien ne remplace pas des négociations et ne rapprochera pas les deux parties de la paix ». Le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a été clair jeudi sur ce sujet. « Nous ne voulons pas négocier pour négocier. S'il y a des négociations, nous voulons qu'elles comportent un cadre », a-t-il dit au cours d'une conférence de presse organisée à Paris avec son homologue français, Manuel Valls. « Et avant tout a-t-il poursuivi, la colonisation doit s'arrêter. Tous les accords que nous avons signés avec Israël prévoyaient la fin de la colonisation, mais en fait elle s'étend de plus en plus, et va finir par tuer la possibilité d'une solution avec deux Etats. »