L'opération d'entrée en Bourse de la cimenterie d'Aïn El Kebira, qui produit 1,3 million de tonnes par an, est actuellement en phase de préparation de la notice de présentation de l'unité qui devrait être déposée avant fin 2015 auprès de la Commission de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), a indiqué Khaber à des journalistes en marge d'une visite à cette unité. « L'entrée en Bourse de la cimenterie d'Aïn El- Kebira est prévue en 2016 », a-t-il précisé, ajoutant que cette opération porte sur l'ouverture de 35% de son capital aux investisseurs institutionnels (banques, établissements financiers et compagnies d'assurance), mais aussi des personnes morales et physiques. Khaber a, en outre, tenu à souligner que l'ouverture d'une partie du capital de la Société des ciments d'Aïn El Kebira (SCAEK) au marché financier ne signifie pas qu'elle sera privatisée. « Il ne s'agit pas d'une privatisation mais plutôt d'une contribution de la société à la dynamisation du marché boursier », a-t-il affirmé. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) avait donné en 2013 le feu vert à huit entreprises publiques pour l'ouverture ou l'augmentation de leurs capitaux, rappelle-t-on. Il s'agit de la banque publique CPA (Crédit populaire d'Algérie), de trois cimenteries publiques relevant du groupe Gica (Aïn El-Kebira, Tébessa et Chlef), de la compagnie d'assurances Caar, de Cosider Carrières, filiale du groupe public du BTPH Cosider, de l'Entreprise hydro-aménagement et de l'opérateur historique de téléphonie mobile Mobilis. Une deuxième ligne pour tripler la production De même, les fonds levés à la faveur de cette opération devraient permettre à la cimenterie d'Aïn El-Kebira d'amortir ses investissements destinés à tripler ses capacités de production d'ici à fin 2016, a-t-il fait savoir. En effet, les travaux d'extension des capacités de production de la SCAEK portent sur la réalisation d'une nouvelle ligne de deux millions de tonnes par an. Par conséquent, la production annuelle de cette unité devrait atteindre trois millions de tonnes pour un investissement de 33 milliards de dinars (environ 340 millions de dollars). Les travaux de la réalisation de la deuxième ligne de production, dont le taux d'avancement est estimé à 55%, sont financés à hauteur de 37% par les fonds propres de la cimenterie, alors que les 63% restants font l'objet d'un emprunt contracté auprès du Fonds national d'investissement (FNI) remboursable sur une période de sept ans, a, de son côté, expliqué le directeur des finances et de la comptabilité de la SCAEK, Mohand El-Hocine Harfouche. Outre 2.700 postes d'emploi indirects créés durant la phase de réalisation de l'extension, 300 autres postes directs ainsi que 1.500 postes indirects seront créés durant la phase d'exploitation de la nouvelle installation de production, a-t-on expliqué. Ceci permettra aussi à l'usine de diversifier sa gamme de produits pour satisfaire la demande régionale, notamment en matière de ciments anti-sulfate destinés à la construction sur des sols agressifs comme au sud du pays, en plus de l'augmentation de la production du béton prêt à l'emploi. Parallèlement à la mise en œuvre de ce projet, la cimenterie d'Aïn El-Kebira continue l'optimisation de ses performances en matière de diversification de la production mais aussi « en matière de conformité aux standards internationaux les plus exigeants en termes d'efficacité énergétique et de respect de l'environnement », a, par ailleurs, souligné Khaber. Pour ce qui est du volet environnement, la mise en place de filtres à manches a permis d'éliminer toute émission atmosphérique de poussière émanant de l'usine. Ces mêmes filtres ont aussi substitué à l'utilisation de l'eau dans les processus de production, réduisant le recours à cette source au seul circuit fermé de refroidissement et réalisant une économie substantielle de l'eau de l'ordre de 20.000 m3 par jour réorientée au profit des ménages de la région. Pour ce qui est de l'énergie, un système d'économie et de performance énergétique a été mis en place dans le cadre d'une convention conclue en 2012 avec l'Agence nationale de la promotion et de la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) et qui a permis à l'unité d'Aïn El-Kebira de réduire sensiblement sa consommation d'énergie, a précisé Khaber, ajoutant que la future nouvelle ligne de production sera soumise aux mêmes normes. Le groupe Gica a annoncé en mai dernier qu'il allait investir 154 milliards de dinars pour porter sa production à 18,5 millions de tonnes à fin 2017, contre 11,5 millions de tonnes actuellement, soit une hausse de 38% de ses capacités. Ces investissements visent l'extension des capacités de production des deux cimenteries du Gica, à savoir Chlef et Aïn El-Kebira, mais aussi la réalisation de deux nouvelles, l'une à Béchar, qui sera détenue par le Gica seul, l'autre à Oum El-Bouaghi, qui sera le fruit d'une joint-venture avec le groupe public du BTPH Cosider. Selon les prévisions de son PDG, Rabah Guessoum, le groupe public algérien devrait assurer une production de 15,5 mt/an à fin 2016 après l'extension des capacités de production déjà existantes. Quant aux nouvelles cimenteries, pour la réalisation desquelles des opérateurs ont déjà soumissionné, elles devraient entrer en production fin 2017. Ainsi, la future cimenterie d'Oum El-Bouaghi produira 2 millions de tonnes de ciment/an tandis que celle qui sera construite à Béchar produira un million de tonnes de ciment/an, rappelle-t-on.