La rentrée scolaire 2015/2016 s'est caractérisée par une concurrence qui ne dit pas son nom entre les écoles publiques et privées. L'enjeu est de taille, car la survie de ces dernières repose sur les finances. Raison pour laquelle, des affiches et dépliants ont été glissés sous les portes des maisons ainsi que dans les boîtes aux lettres. Au niveau des quartiers populaires, pour attirer le plus de candidats, retenir les élèves à l'heure du déjeuner se veut un argument de taille. Selon les pédagogues, il n'y a aucune différence sauf en termes d'éducation et de suivi du programme. D'une manière générale, la rentrée s'est déroulée dans la sérénité au niveau des différentes écoles privées de la capitale. C'est le cas au niveau de l'établissement Art et Savoir à Aïn Benian où la directrice a veillé au grain. Ainsi, Mme Adour a organisé cette rentrée en trois étapes. Elle explique que les enfants admis en classe préparatoire et en première année sont rentrés dimanche. Ceux qui sont en deuxième et en troisième années ont été reçus lundi. Les quatrièmes et cinquièmes années ont fait leur rentrée mardi dernier. Les raisons ? Mme Adour a précisé que cela permettait une meilleure prise de contact avec les élèves et leurs parents. Son autre souci est « d'éviter le flux à l'entrée notamment lors des réinscriptions et lors de la remise de trousseaux scolaires et d'hygiène ». « C'est une initiative personnelle pour moins de tracas », assure -t-elle. L'autre originalité de l'école est l'enseignement du français dès la première année primaire. L'anglais se fait à partir de la troisième année, contrairement à l'école publique où cette langue n'est pas enseignée au primaire. Evoquant les frais d'inscription, Mme Adour rassure les parents. Depuis l'obtention de son agrément en 2005, l'école n'a pas augmenté ses tarifs. Les parents qui en ont les moyens peuvent verser 27.000 DA pour le trimestre. Pour ceux qui ne peuvent pas assurer les trois mois, la directrice leur facilite la tâche. Ils pourront s'acquitter de 9.000 DA par mois. S'agissant des raisons qui poussent les parents à opter pour l'école privée, Mme Adour dira : « Les commodités à l'intérieur de l'établissement, la qualité de l'enseignement et surtout la prise en charge à midi sont autant de facteurs qui incitent à y placer ses enfants. ». « Sur le plan pédagogique, c'est une véritable perspective pour l'épanouissement de l'enfant », a-t-elle ajouté. Certains parents rencontrés au niveau de l'école se sont plaints de l'absence de certaines commodités. « Le module sport n'est pas inclus dans le cursus », dira Drifa, mère d'un garçon. « Il n'y a pas de programme de distraction en faveur des écoliers comme les excursions et les sorties en groupe », renchérit une autre. Pour ces parents, on devrait songer à cet aspect. A Kouba, l'école primaire Kateb-Yacine semble avoir une bonne réputation. Seul inconvénient, le règlement de l'école impose le paiement par tranches. Soit 36.000 DA le trimestre en plus des frais d'inscription et les trois mois de vacances, « mais l'enseignement est de qualité », dira Samia, une mère de famille ayant scolarisé ses deux garçons. Selon cette dame, l'école investit beaucoup dans toutes sortes d'activités, à savoir sorties, travaux manuels et autres. De même au niveau du CEM et du lycée Kateb-Yacine, les frais annuels de scolarité peuvent atteindre les 25 millions de centimes. Il s'agit au fait d'une chaîne et les parents sont intéressés que leurs enfants poursuivent leur cursus jusqu'au cycle secondaire. « Ici, diront-ils, les enfants sont appuyés et suivis de près d'autant qu'ils sont bien évalués et les notes loin d'être gonflées », dira un père de famille plus ou moins rassuré. Par ailleurs, à l'école primaire privée Nour d'El Biar, c'est le manque d'espace qui fait défaut. Selon une enseignante, il n'y a pas de cours permettant aux écoliers de s'extérioriser à l'heure de la récréation. « Ce qui fait hésiter certains parents qui viennent visiter le lieu », reconnaît-elle. Une mission complémentaire Au sujet des contraintes rencontrées, Mme Adour a précisé qu'elles sont identiques à celles des écoles publiques. « Le principal problème réside au niveau de certains parents », dira-t-elle. « Pour eux, scolariser leurs enfants dans une école privée est synonyme de passage assuré ». « La réussite dépend certes de la qualité de l'enseignement mais aussi de la capacité de l'élève et de son niveau d'autant que chaque enfant est un cas », a-t-elle souligné. Cela étant dit, elle s'est félicitée des résultats enregistrés par son école lors de l'exercice 2014/2015. Le taux de réussite est de 100%. Pour rappel, la ministre de l'Education nationale, Benghebrit, avait souligné, au sujet de l'école privée, qu'il ne fallait pas « diaboliser ces établissements qui représentent moins de 1% dans la carte du secteur de l'éducation nationale ». Bien au contraire, la ministre avait indiqué que ces établissements sont complémentaires de l'acte éducatif et peuvent contribuer à la résolution de plusieurs problèmes auxquels fait face l'école algérienne notamment sur le plan de la surcharge. Dans ce contexte, la ministre avait appelé les responsables de ces établissements privés au respect pédagogique et éducatif et des clauses du cahier des charges signé avec la tutelle.