Fidèle à sa démarche, qui consiste à retracer et à sauvegarder le patrimoine, à travers un itinéraire chronologique, l'auteur, dans ce beau livre, continue à creuser en profondeur. L'ouvrage d'Abderrahmane Khelifa est considéré tel un souffle qui vient de prolonger l'élan historique de cette sublime aventure. Toutes les œuvres marquantes ont une histoire assez extraordinaire pour que la légende s'en empare. Celle d'Abderrahmane Khelifa est tout simplement révélatrice. Ces références illustrent l'histoire. Le cadre a le mérite de nous changer d'époque. Ce genre d'ouvrage aime à simplifier au maximum au profit du suspense et des rebondissements des faits et des événements relatés. La preuve : l'auteur de « Honaïne » utilise une écriture très simple, d'une densité et d'une méticulosité incroyables. Ancien élève de l'école normale supérieure, titulaire d'un doctorat en histoire et archéologie, Abderrahmane Khelifa a fait de nombreuses fouilles essentiellement sur les sites médiévaux comme Tlemcen, la Qal'a des Béni Hammad, Honaïne... Il a occupé de nombreuses fonctions dans les structures du patrimoine du ministère de la Culture. Il a enseigné à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts et à l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme en post-graduation. Auteur de nombreux articles scientifiques et d'ouvrages collectifs. Il a également aidé, en tant que conseiller historique à la réalisation de nombreux films documentaires (Qal'a des Béni Hammad, Massinissa, Jugurtha, Syphax, Juba II, Tidis, Timgad). Il accepte volontiers de répondre à nos questions. Vous élargissez vos recherches en votre qualité d'éminent historien infatigable dans la prospection de l'histoire de notre pays. En abordant ce nouveau sujet « Alger, histoire et patrimoine ». Quelles en sont les motivations ? Cet ouvrage est, en fait la deuxième édition de L'histoire d'El Djazaïr Béni Mezghena, où j'ai développé certains chapitres. Cet ouvrage s'inscrit dans la continuité de l'histoire des villes que je raconte. Je rappelle que j'ai déjà écrit sur Honaïne ; un ancien port de Tlemcen. Je viens de terminer un ouvrage sur Cirta (Constantine), qui paraîtra dans une semaine. Dans cet opus, je retrace l'histoire de la ville des ponts suspendus. Le premier livre qui parle du port de Tlemcen en est un beau livre par ses illustrations, son papier de qualité et sa belle présentation. Est-ce le cas de cette nouvelle publication ? Cette publication est un mélange des deux. C'est-à-dire, cet ouvrage est nuancé entre le beau livre et un livre usuel. J'ai senti la nécessité de diminuer le coût vu que beaucoup de gens ne pouvaient pas l'acquérir. Cette édition est donc un peu plus profitable et économique que les précédentes parutions. Vous êtes captivant dans vos conférences comme dans vos publications. D'où vous vient cette qualité d'orateur et de conteur ? Merci pour ces éloges. Il est important de savoir que j'ai occupé de nombreuses fonctions dans les structures du patrimoine du ministère de la Culture. J'ai enseigné à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts et à l'Ecole Polytechnique d'architecture et d'urbanisme en post-graduation. En plus de la passion de l'histoire, je pense, en toute modestie que ces contributions et formations étaient favorables pour mon expérience professionnelle. Vous êtes arrivé au Zénith de votre parcours scientifique. Quelles sont vos projets pour vous maintenir dans le gotha artistique ? Avec toute sincérité, j'ignore si j'ai atteint le summum de mon parcours. J'espère que Dieu me prêtera vie pour pouvoir continuer cette belle aventure. C'est vrai que j'atteinds une vitesse de croisière où mes ouvrages connaissent une facilité particulière. Cela me réjouis. Je passe les trois quarts de mon temps à lire et à écrire pour mieux cerner une histoire d'une manière complète. Quelles sont les lignes directrices qui vous guident ? Indubitablement la mémoire. J'appuie, dans mon travail des faits historiques sur des monuments. J'aime combiner histoire et patrimoine. Votre ouvrage est très bien écrit et illustré. Comment êtes-vous passé de chercheur à écrivain ? Lorsqu'on rédige un article ou une communication on a recours habituellement à une recherche, grande ou petite soit-elle. Sauf que dans un ouvrage, on ne situe pas les références en bas de page, je transpose en fin de livre toute la bibliographie à laquelle j'ai eu accès. En clair, je m'appuie sur plusieurs faits.