Ecriture n Fatema Bakhaï revient, une fois encore, avec un nouveau livre, le troisième volet de la trilogie ‘Izuran', paru aux éditions Alpha. Après «Izuran, au pays des hommes libres» et «Izuran II, les enfants d'Ayye», ce troisième volet a pour titre «Izuran III, au pas de la Sublime Porte». Ce roman, qui est une saga, voire une fresque historique, vient clore la trilogie Izuran et prolonger l'élan romanesque de Fatema Bakhaï dont elle seule a le secret. L'écriture de Fatema Bakhaï associe alors sur un ton équilibré fiction et histoire, le tout est marqué par une forte présence du détail auquel l'auteure accorde un intérêt particulier, car c'est bien le détail qui fait l'histoire et, du coup, l'originalité de l'œuvre. Par là, elle confère à l'écriture, celle qui puise aussi bien dans l'imaginaire que dans l'historique, une franchise romanesque prodigieuse et une crédibilité historique étonnante. Car l'auteure ne se contente pas de raconter une histoire, mais elle s'emploie, dans une écriture riche, foisonnante, colorée et, donc, colorée, à nous faire partager une histoire, celle à laquelle nous appartenons tous et que nous avons en commun. C'est l'histoire de l'Algérie, depuis l'Antiquité dans le premier volume à la période ottomane dans le dernier, en passant par l'époque médiévale. Ainsi, les événements de ce dernier volet s'inscrivent dans la continuité des deux premiers, à savoir suivre un itinéraire et une chronologie. Fatema Bakhaï remonte le cours de l'histoire pour nous raconter nos origines, dire notre identité historique. Le travail de Fatema Bakhaï, basé sur le souci du détail comme dans la nécessité de la recherche ou de l'authenticité historique, est méritoire. Le mérite de l'auteure est la capacité tout comme la force de composer avec harmonie deux éléments, à savoir histoire et fiction, conférant ainsi à son écriture, donc à l'histoire racontée une crédibilité aussi bien romanesque qu'historique. Outre le cadre historique dans lequel se déroulent les événements, l'auteur aborde une multitude de sujets quotidiens ou actuels avec un réalisme d'une acuité marquante et extraordinairement saisissante. D'où d'ailleurs l'originalité de l'œuvre de Fatema Bakhaï. Ce que l'on retient alors en tant que lecteur, c'est bien l'écriture, aussi bien sa richesse historique que son intensité romanesque. L'on retient aussi la connaissance approfondie en histoire et la sensibilité créatrice, donc littéraire de l'auteure qui, depuis le premier volet, «Izuran, au pays des hommes libres», n'a cessé de nous surprendre et subjuguer, tant l'écriture est franche et le style direct et accrocheur.