La SG du PT, Louisa Hanoune a, dans une conférence de presse tenue, hier, au siège du parti, mis en garde contre les « risques d'une implosion sociale », et ce, au regard des mesures d'austérité que le gouvernement s'apprêterait à prendre dans le cadre de la loi de finances pour 2016. Selon elle, ces mesures, si elles sont entérinées, constitueront « un coup dur pour le pouvoir d'achat des travailleurs ». La secrétaire générale du PT a résumé toute l'analyse du bureau politique de son parti qui s'est réuni il y a une quinzaine de jours et qui a passé en revue la conjoncture économique et politique du pays, les mesures décidées par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2015, la loi sur la santé... Pour Mme Hanoune, il ne fait pas de doute que les mesures d'austérité prises « touchent pour la plupart les couches défavorisées des populations », alors qu'en parallèle, des incitations, qu'elle qualifie de « cadeau », ont été consenties aux investisseurs, allusion aux différentes baisses d'impôts. Mme Hanoune a regretté que le gouvernement ait « reformulé l'article 87 bis du code du travail au lieu de l'abroger », ce qui a créé un sentiment de dépit parmi les travailleurs. Le bureau politique du PT craint l'introduction de taxes qui toucheront aux produits de large consommation. Abordant la question de la possibilité pour l'Etat algérien de recourir à l'endettement extérieur, Mme Hanoune met en garde les pouvoirs publics sur les conséquences d'une telle option. « Un endettement à la grecque concernant les entreprises et non les Etats sera encore plus grave », dit elle. « C'est l'Etat qui se porte garant en cas d'insolvabilité du prêteur. » Pour dire que le gouvernement agit en opposition avec les engagements du chef de l'Etat, elle rappelle que ce dernier avait rassuré qu'il n'y a pas lieu de parler d'austérité et a « même exclu que certains projets de développement soient annulés ». Feu sur « l'oligarchie » Le nouveau code des investissements, parce qu'il « accorde des privilèges exorbitants à de pseudo-investisseurs », n'a pas échappé aux critiques du PT. Le parti compte mobiliser ses députés pour « une grande riposte dans le cadre des débats à l'APN ». Affichant une attitude de rejet de ce qu'elle appelle l'oligarchie des nouveaux milliardaires, la SG du PT a rendu compte d'une réunion récente du patronat avec les responsables du fisc pour « exiger l'annulation de certains impôts comme l'IBS et la TAP » qui ont pourtant été déjà bien allégés dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2015. Mme Hanoune trouve « étonnante » pareille revendication et son « acceptation » par le gouvernement au moment où ce dernier « accable les populations par une généralisation de la taxe d'habitation qui n'est pas constitutionnelle », fait-elle remarquer. Sur le plan politique, le PT a rendu compte de sa première « lecture » des derniers développements politiques. Il s'agit de la nomination d'un nouveau patron à la tête du DRS. Mme Louisa Hanoune s'est fourvoyée dans des conjectures, du genre « pourquoi en cette période particulière et à qui profite l'affaiblissement de l'un des instruments de la lutte antiterroriste ? » La responsable du PT se pose la question de savoir quelle sera la suite à donner à celle-ci, à la guerre contre la corruption ? Elle appelle néanmoins à « trancher cette disposition lors de la révision constitutionnelle ».