La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a appelé le pouvoir en place à tirer les enseignements des évènements qui ont secoué plusieurs pays arabes, soulignant que « la consécration de la paix était tributaire du maintien de la stabilité dans toutes ses dimensions ». « Avec un front interne fragilisé, l'Algérie reste vulnérable », a souligné Mme Hanoune, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à la clôture de l'université d'été de son parti, ajoutant que « la consécration de la paix ne se limite pas à la lutte contre le terrorisme ». « La concrétisation de la paix passe par la réalisation de la stabilité politique et socioéconomique », a insisté la première responsable du PT, qui a mis en garde contre les implications imprévisibles de la persistance de la situation actuelle. Après avoir admis que « le pouvoir a mené à bien la mission de rétablissement de la paix et de la sécurité et opéré des redressements positifs sur la politique économique du pays », Mme Hanoune a averti contre toute « complicité avec les oligarchies ». La conjoncture politique actuelle laisse entrevoir différents scénarios et le PT est prêt à y faire face, a-t-elle enchaîné, rappelant que « la sauvegarde de l'Algérie et de sa souveraineté restent tributaires de la refonte de son système politique ». « Le gouvernement ne doit pas persister dans sa politique d'austérité », a-t-elle insisté, expliquant que la loi de finances complémentaire pour 2015 « n'a pas à toucher aux budgets de fonctionnement et d'équipement arrêté par le texte initial ». Elle a cité, à ce propos, les deux instructions adressées par le Premier ministre aux walis à l'effet d'arrêter les projets non encore lancés et aux administrations pour limiter les postes prévus pour le remplacement des personnels retraités. Evoquant l'article 87 bis, elle a indiqué qu'outre le fait que cette disposition ait été appliquée de manière différenciée, sa mise en œuvre a donné lieu à des augmentations dérisoires suscitant une colère légitime de la classe ouvrière. Mme Hanoune a dénoncé « la complaisance » de l'Etat envers les oligarchies qui bénéficient d'exonérations fiscales et autres facilités alors qu'il pratique une politique d'austérité sur la majorité écrasante du peuple. La SG du PT est revenue sur le nouveau projet de loi relatif à la santé qu'elle a qualifié de « loi injuste » la comparant à celle sur les hydrocarbures révisée. Selon elle, ce texte annonce « un démantèlement total du système de santé en ciblant le principe de gratuité des soins qui reste un acquis populaire ». Concernant la coopération internationale, Mme Hanoune a appelé l'Etat à se retirer de l'accord d'association avec l'Union européenne conclu en 2003, précisant que l'Algérie y a adhéré à l'époque car il constituait « une opportunité pour sortir de l'isolement imposé à notre pays durant la décennie noire ».