«Le Parti des Travailleurs assure de son total soutien la ministre de l'Education nationale, Mme Benghebrit, et toutes les décisions qui ont été prises pour améliorer l'enseignement en Algérie», a déclaré hier Louisa Hanoune, la SG du parti, en marge de la session ordinaire de son bureau politique. Mme Hanoune a dénoncé une «campagne haineuse contre la ministre de l'Education» et une «cabale misogyne» contre Mme Benghebrit, considérant que «celui qui se tait sur des décisions économiques qui accordent des avantages à l'oligarchie ne peut pas venir donner des leçons de nationalisme à la ministre de l'Education». A propos de derdja, Mme Hanoune affirme avoir posé la question à la ministre de l'Education qui a répondu qu'il «n'a jamais été question de la langue arabe, mais des langues maternelles dans le préscolaire». «De toutes façons, estime la SG du PT, c'est un débat qui doit être mené par des linguistes». Elle considère que «ceux qui sont favorables à ce choix, qui est une proposition de l'UNESCO, se basent sur des données scientifiques, et non pas idéologiques, qui tiennent compte du développement de la civilisation humaine». Louisa Hanoune affirme aussi que Mme Benghebrit «a appris la langue arabe à une vitesse incroyable en l'espace d'une année». A propos des mesures prises par la ministre de l'Education nationale, Mme Hanoune estime que celle portant élargissement de l'enseignement de tamazight à 20 wilayas est un pas important «pour en faire une langue nationale» et pour «ôter la couverture à ceux qui marchandent avec les questions culturelles». Elle a également salué la décision d'aller vers un volume de scolarité de «36 semaines par an», celle de «généraliser le préscolaire et le rendre obligatoire» ce qui, considère-t-elle, serait «une aide aux femmes actives». LES CADEAUX DE LA LFC 2015 AU PATRONAT Toujours dans le volet «politique intérieure» de son intervention, la SG du PT a également évoqué la loi de finances complémentaire (LFC 2015) et le plan de mesures proposé par le FCE. Elle a d'abord tenu à préciser, concernant l'article 87 bis du code du travail, que cette disposition «n'a pas été supprimée» mais «modifiée». «Il ne s'agit pas d'une abrogation, mais d'une reformulation de l'article», dit-elle, considérant que les hausses ne «concernent que les catégories 1 à 10» (bas salaires, ndlr) et qu'elles se situeront «entre 3100 et 8000 DA, pas plus». Elle a rappelé à ce propos que le président de la République «s'était engagé à annuler le 87 bis et non pas de le reformuler». Sur la LFC 2015, Louisa Hanoune considère qu'elle a apporté de nouveaux «cadeaux à l'oligarchie» et qu'elle comporte aussi des «mesures d'austérité», notant qu'il y a déjà un «recul dans les autorisations de programmes (AP)». Elle a aussi critiqué la hausse de la taxe d'habitation dans quatre wilayas du pays, et sa généralisation à plus de 1500 communes. La décision de réduire la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) est perçue par le Parti des Travailleurs comme une «faveur au Forum des chefs d'entreprises (FCE)». «Et malgré tous ces cadeaux, le président du FCE trouve que ce n'est pas suffisant». HADDAD DEFEND L'OLIGARCHIE «Nous n'avons pas de problème avec sa famille (Haddad, ndlr), mais il défend le point de vue de l'oligarchie qui veut la disparition de l'Etat et que l'Algérie devienne une vaste zone franche», affirme encore Louisa Hanoune. Pour elle, «il y a une différence entre l'oligarchie est le secteur privé». «L'huilerie de sa famille (Haddad, ndlr) produit, mais pas lui», dit-elle, critiquant les réalisations de l'ETRHB Haddad (sans nommer l'entreprise), dont les réalisations sont, dit-elle non sans ironie, «le stade de Tizi-Ouzou» et un tronçon de l'autoroute Est-Ouest «après Bouira». «Au lieu que l'Etat le sanctionne, ils sont en train de lui rajouter», affirme-t-elle. «L'oligarchie n'investit pas, elle compte sur les marchés publics de gré à gré», ajoute Mme Hanoune qui s'interroge si, finalement, la partie algérienne du 51/49 «n'est pas un prête-nom de l'oligarchie étrangère». LES PROPOSITIONS DU FCE : PROGRAMME D'UN CANDIDAT A LA PRESIDENTIELLE Lors de son intervention, Mme Louisa Hanoune a aussi longuement commenté les propositions du FCE contenues dans le document intitulé «Pour l'émergence de l'économie algérienne», remis il y a quelques jours au Premier ministre, Abdelmalek Sellal. La SG du PT estime que ce document «est un projet de société de quelqu'un qui est un candidat aux présidentielles». «C'est un candidat de l'extrême droite qui donne des garanties à l'oligarchie». Elle note qu'il n'y a pas un seul mot «sur le secteur public, bien que le FCE compte une vingtaine d'entreprises nationales parmi les plus importantes», et fustige l'ensemble des propositions préconisant «l'ouverture du transport aérien», la «réforme fiscale», la suppression des «aides sociales et autres subventions», et des aides réclamées pour «200 entreprises privées» considérées par le FCE comme des «champions économiques».