Les Coupes du monde de rugby réservent peu de place aux surprises. Les nations considérées comme mineures menacent rarement les grands (Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud, Argentine, Angleterre, France, Galles, Ecosse, Irlande). Il y avait eu les îles Samoa, victorieuses au Pays de Galles en 1991 et 1999. Et surtout les îles Tonga, victorieuses de la France, future finaliste, en 2011. Mais jamais l'Afrique du Sud, sacrée en 1995 et 2007 et qui appartient au cercle fermé des doubles champions du monde avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie, n'avait subi une défaite aussi infamante. Pour le Japon, ce succès tombe à pic. Il va apporter un souffle considérable aux « Brave Blossom », en quête d'une performance significative quatre ans avant d'organiser la Coupe du monde qui aura lieu pour la première fois en Asie. Cette victoire va également constituer un appui politique pour les organisateurs du Mondial-2019, contraints de présenter, avant fin septembre, un nouveau plan à la fédération internationale (World rugby) à la suite de l'abandon, en raison de son coût faramineux, du projet d'enceinte de Tokyo prévue pour les jeux Olympiques de 2020 et qui devait accueillir également la Coupe du monde de rugby un an plus tôt, dont la finale. La fédération a également demandé un budget révisé aux organisateurs. La France débute par une victoire Le Japon, qui a décroché seulement son deuxième succès en 25 matches de Coupe du monde, le premier depuis 1991, va poursuivre son aventure avec un match capital pour la qualification pour les quarts de finale face à l'Ecosse, dès mercredi à Gloucester. L'équipe entraînée par Eddie Jones, qui avait conduit l'Australie en finale du Mondial-2003 et faisait partie de l'encadrement de... l'Afrique du Sud sacrée en 2007, affrontera ensuite les îles Samoa (3 octobre) puis les Etats-Unis (11 octobre). Deux victoires en trois matches devraient leur permettre d'accéder à coup sûr aux quarts de finale. Les Sud-Africains, qui ont toujours accédé aux quarts de finale depuis la période post-apartheid et leur entrée en Coupe du monde en 1995, devront, eux, remporter leurs trois derniers matches pour retrouver le cercle fermé des 8 meilleures nations de la planète. « C'est le pire jour de ma carrière », a déclaré l'entraîneur des Springboks Heyneke Meyer. Juste avant cette incroyable surprise, la deuxième journée du Mondial avait débuté par le succès de la Géorgie aux dépens des îles Tonga (17-10), et par la large victoire de l'Irlande face au Canada (50-7). Une fois ce succès acquis, les Irlandais ont suivi avec attention la victoire de la France face à l'Italie (32-10), avec en tête les retrouvailles avec les Français, le 11 octobre à Cardiff, avec vraisemblablement pour enjeu la première place de la poule D.