Le parc national automobile compte plus de 75% de camions. Les dégâts occasionnés en matière d'accidents et de dégradation de chaussées par ce genre de véhicules, souvent conduits par des « chauffards », sont graves. En cas d'accident, l'implication de ces gros tonnages augmente le nombre de victimes recensées par la Gendarmerie nationale. Des stations de pesage des poids lourds viennent d'être mises en place à M'Sila, comme wilaya pilote, avant de généraliser l'opération à l'ensemble du territoire national. Elle concernera, notamment, les wilayas qui enregistrent le plus grand nombre d'accidents mortels de la circulation, impliquant des camions. Le choix de la capitale du Hodna n'est pas fortuit. 90% des échanges économiques se font par voie routière de l'Ouest à l'Est via les wilayas du Centre. M'Sila occupe une place prépondérante. Elle est un point de liaison entre la région des Hauts-Plateaux, les localités du Sud et de la steppe. Les accidents mortels ont augmenté de 22% dans cette wilaya. 114 personnes y ont trouvé la mort durant les premiers huit mois de l'année en cours. 1.132 ont été blessées, selon un bilan présenté par le commandant du Groupement territorial de la Gendarmerie nationale de M'Sila, le lieutenant-colonel Mohamed El Bachir Moulay. Pour mettre fin à cette hécatombe, quatre stations ont été installées au niveau des barrages fixes de la Gendarmerie nationale à Magra, Aïn Diss, Aïn Souaid et Aïn Lahdjel, a indiqué le commandant de l'Escadron de la sécurité routière du Groupement territorial de la GN de M'Sila, le commandant Salem Khelifa. Protéger les vies humaines et les routes La mise en œuvre de cette mesure est effective au niveau d'un barrage fixe à un carrefour de la RN 40. Cette intersection mène vers les wilayas du Centre, Est et Ouest. Cette mesure prise par le ministère des Transports, en coordination avec le ministère des Travaux publics et le Commandement de la GN, a été l'une des recommandations du commandement de la GN. Elle est issue d'une étude analytique de l'insécurité routière. « Les poids lourd sont la première cause des accidents mortels. Les enquêtes ont fait ressortir que la surcharge est l'une des causes de ces accidents, surtout au niveau de l'autoroute Est-Ouest, causant également la dégradation des routes. Ces points permettront le contrôle de la charge du poids des camions en circulation », a indiqué notre interlocuteur. Les équipements ont placés mis au niveau des axes routiers qui enregistrent un grand mouvement de circulation des camions de transport de marchandises, notamment à proximité des zones industrielles et des carrières. « Tous les camions de gros tonnage sont soumis au contrôle du poids. En cas de surcharge, au-delà de 20 tonnes, l'infraction est vite relevée et un procès-verbal aussitôt établi. C'est une mesure à la fois répressive et préventive qui s'inscrit dans le cadre global contre différents dérapages constatés sur la voie de circulation », a expliqué l'officier supérieur ajoutant qu'elle contribue, également, à la préservation de l'infrastructure routière. La station « en panne » un mois après sa mise en service Le projet remonte à près de cinq années. Sa réalisation, au niveau des autoroutes Est-Ouest et celle des Hauts-Plateaux, a été annoncée en 2010 par le ministère des Travaux publics. Cela bien avant l'installation des premiers points de pesage sur les RN 46 et 40 à Bir Souid reliant M'Sila aux wilayas de Tiaret, Batna, Chlef et Alger. Cet axe routier enregistre, depuis, une fluidité de la circulation. « Une station seulement a été mise en service après l'inauguration. Elle est tombée en panne un mois plus tard. On a signalé la situation aux autorités afin de régler le problème dans les plus brefs délais », a-t-on précisé sur place. L'administration n'a pas encore tranché quant à la procédure de gestion de ces nouveaux équipements. Les sanctions actuelles consistent en le retrait du permis de conduire pour une période de six mois et la mise en fourrière du camion. Enfin, l'étude analytique de la GN a fait ressortir que les poids lourds sont responsables de 20% des accidents de la circulation. La lutte contre l'insécurité routière demeure l'une des priorités majeures de l'institution.