Photo : Makine F. Les salaires des fonctionnaires de la Sûreté nationale seront augmentés de 50% à partir du 1er janvier 2011 avec effet rétroactif du 1er janvier 2008, a annoncé hier sur les ondes de la chaîne III, le général-major Abdelghani Hamel, Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN). Il a assuré, en effet, que le nouveau statut particulier des policiers, dont le décret exécutif a été signé par Ahmed Ouyahia au cours de ce mois, assure une amélioration socioprofessionnelle des effectifs estimés à plus de 170.000 policiers, assorti d'un régime indemnitaire équitable où les difficultés et les contraintes diverses ont été cernées et intégrées. En outre, le nouveau statut prévoit aussi la révision du système de la retraite, des invalides, des victimes du terrorisme et des enfants des martyrs. «Le nouveau texte met en place un nouveau système d'évaluation pour permettre la mesure du rendement et de la performance et d'encourager les meilleurs, ainsi qu'un système de formation plus adapté centré sur l'amélioration et le développement des compétences grâce, notamment, à la révision à la hausse des conditions de recrutement et la prolongation des durées de formation», dit-il. L'objectif, relève-t-il, est non seulement d'améliorer la situation socioprofessionnelle des policiers mais aussi d'asseoir les fondements d'une police moderne hautement spécialisée. Par ailleurs, ce nouveau statut introduit des dispositions novatrices instaurant d'abord une filière unique des différents corps de police ainsi que de nouveaux grades pour rendre le déroulement de carrière plus harmonieux et permettre un encadrement efficace des hommes. A propos de la formation, le premier responsable de la DGSN a fait savoir qu'un nouveau programme a été mis en place qui assurera, aux nouvelles recrues notamment, une formation qui va de 09 mois à 02 ans. «Je prône la compétence et la jeunesse. D'ailleurs, le mouvement dans le corps des chefs de Sûreté de wilaya et de daïras opéré récemment, se base sur trois paramètres : l'âge, le niveau d'instruction générale et la durée de séjour au niveau du poste», explique-t-il en signalant que la femme est présente à 8,04% au sein du corps de la police, soit 14.000 femmes fonctionnaires de la police. Dans son intervention, le général-major Abdelghani Hamel a également évoqué l'uniforme de police qui incarne, à son sens, l'autorité de l'Etat et la puissance publique. «Il marque aussi l'appartenance à un corps hiérarchisé et discipliné, permettant notamment l'identification et la responsabilisation des policiers. Je ne veux pas instaurer un régime militaire, mais il faut réorganiser et améliorer les méthodes de travail», soutient-il. AFFAIRE DE CONSTANTINE : DEUX COMMISSAIRES PLACES SOUS MANDAT DE DEPÔT Dans le même contexte, à propos du décès d'un jeune dans les locaux de la police à Constantine, il a affirmé que des fautes très graves ont été constatées par la commission dépêchée à partir de la centrale chargée d'enquêter sur la mort de cette personne. «Il s'agit d'une négligence grave et une inobservation des dispositions du code de procédures pénales. Lorsqu'on place une personne en garde à vue, on doit lui retirer tout ce qui peut éventuellement porter atteinte à son intégrité physique. Or, on a laissé à une personne placée en garde à vue des lacets avec lesquels elle s'est suicidée», révèle-t-il en ajoutant que des sanctions ont été prises et un procès-verbal a été établi et transmis à la justice, précisant que deux commissaires, un officier et un inspecteur de police ont été placés sous mandat de dépôt tandis que trois agents de l'ordre public ont été placés sous contrôle judiciaire. «Ces officiers de police seront sanctionnés davantage et j'ai dit qu'il faut les présenter devant la justice. Mais il faudrait aussi sensibiliser le personnel de la police et rappeler les dispositions énoncées par le code des procédures pénales. En outre, je demande aux policiers d'éviter d'avoir des rapports froids avec les citoyens et aux citoyens à participer à l'effort de sécurité et à s'impliquer davantage dans la gestion de leurs cités», conclut-il. • Deux cas de corruption présentés devant la justice Le premier responsable de la DGSN a confié que, depuis son installation à la tête de la Sûreté nationale, deux cas de corruption ont été découverts au sein de la police avant d'être sanctionnés et présentés devant la justice. • La police outillée pour affronter tous sortes de crimes Le général-major Abdelghani Hamel a estimé que la police est assez outillée pour faire face aux différentes formes de criminalité. D'après lui, le dispositif le plus efficace pour assurer la sécurité des citoyens reste la police de proximité que ses différents départements valorisent et encouragent.