Dénonçant une nouvelle escalade de violence à Al-Qods et en Cisjordanie occupées, Ramallah a affirmé, dans un communiqué, qu'elle intervient « dans le cadre du plan israélien visant à faire échouer les efforts internationaux de la politique palestinienne et à saper le projet à deux Etats, qui entraîne la région dans une spirale de violence. » Alors même que la situation est de plus en plus explosive, le gouvernement de l'occupation a opté pour l'empêchement de l'immense majorité des Palestiniens d'Al Qods-est, qui résident en dehors de la Vieille ville, de s'y rendre. Cette décision a été prise malgré l'assassinat des deux auteurs des attaques au couteau ayant ont fait deux morts israéliens. Le parvis de la mosquée d'Al-Aqsa, censé rester ouvert avec la seule restriction habituelle touchant les hommes de moins de 50 ans, était, cependant, concerné hier par l'interdiction. Seuls les touristes et les détenteurs d'une carte d'identité israélienne étaient autorisés à passer par la seule issue possible de la porte des Lions. Les quelques dizaines de Palestiniens, des femmes notamment, qui ont été empêchées d'accéder à la Mosquée, ont manifesté dans les ruelles de la Vieille ville avant d'être bloquées de nouveau par les forces de l'occupation. En Cisjordanie occupée, après l'attaque de Naplouse qui avait fait la veille dix blessés, l'armée israélienne a mené un autre raid dans la nuit de samedi à dimanche dans le camp de réfugiés de Jénine, pour tenter d'arrêter à son domicile un responsable du Hamas, Qaïs al-Saadi, ont indiqué des responsables des services de sécurité palestiniens. Au cours des affrontements, deux Palestiniens ont été sérieusement blessés par balles réelles et seize autres par des balles caoutchoutées, ont précisé des sources sécuritaires et médicales. Trois autres Palestiniens étaient arrêtés, mais pas le dirigeant du Hamas. Le mouvement Hamas a « salué » la première attaque à Al-Qods comme un « acte héroïque de la résistance », tandis que le Jihad islamique qui l'a revendiqué l'a qualifiée de « réponse aux crimes terroristes » commis par Israël contre les Palestiniens. Plus tôt dans la journée, Mahmoud Zahar, l'un des dirigeants du Hamas, avait appelé les Palestiniens à « prendre les armes » pour « défendre » le parvis d'Al-Aqsa où des Palestiniens sont mobilisés pour empêcher les juifs d'y prier, mais sont plus que jamais menacés par une autorisation du gouvernement de l'occupation à des snipers de les cibler par balles. « L'Intifada a eu lieu (en 1987 et 2000) car toutes les données étaient réunies. Elles le sont encore davantage aujourd'hui », a dit M. Zahar, alors que le président Mahmoud Abbas a évoqué, depuis les heurts qui ont éclaté avec le début des fêtes juives il y a trois semaines, un troisième soulèvement. La semaine passée, il a menacé devant l'Assemblée générale de l'ONU de ne plus respecter les accords d'Oslo, signés en 1993 entre l'Organisation de libération de la Palestine et les autorités israéliennes qui doivent, selon lui, assumer toutes leurs responsabilités d'occupants, après avoir empêché toute solution politique à cette situation.