Face aux violences grandissantes à El-Qods-Est, Bethléem, Kalandia, Al-Khalil et même dans les territoires occupés en 1948, les autorités palestiniennes et israéliennes ont opté mardi soir pour l'apaisement, le président Mahmoud Abbas affirmant ne pas vouloir d'« escalade » et le gouvernement de l'occupation levant les restrictions d'accès au parvis de la Mosquée Al-Aqsa après trois semaines d'attaques et des heurts entre Palestiniens, forces de sécurité et colons israéliens. La décision israélienne a été considérée de « pas dans la bonne direction » de nature à garantir « le rétablissement complet du statu quo au Mont du Temple (parvis d'Al-Aqsa », a dit le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner. L'heure est donc au retour au calme. D'ailleurs, une réunion sécuritaire entre Palestiniens et Israéliens s'est tenue en Cisjordanie pour tenter d'éviter le dérapage d'une « situation incontrôlable », selon le président de l'Autorité palestinienne. C'est que le risque d'une troisième Intifadha s'est fait pesant en Cisjordanie livrée à la barbarie sioniste. Pour réprimer les manifestants palestiniens, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, donnant toute latitude d'action à la police, a annoncé dans la journée de mardi toute une série de mesures répressives, dont la mise en place de caméras sur les routes de Cisjordanie et le déploiement de centaines de soldats supplémentaires en Cisjordanie et de milliers de policiers à El-Qods-Est. La dynamique de normalisation sécuritaire a été soutenue par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, qui avait appelé lundi les deux parties à favoriser l'esprit de concertation. « En ce qui concerne Jérusalem (El-Qods), dira-t-il, il est absolument inacceptable, de chaque côté, de recourir à la violence comme solution ». Du Chili où il a assisté à une conférence internationale sur la protection des océans, il a conseillé « à tout le monde » de tout faire pour « ne pas laisser dégénérer la situation » et de « gérer cela de manière à retourner rapidement et pleinement au statu quo, où l'administration est gérée par le gouvernement jordanien et le roi Abdallah ». Visiblement soucieux de dépasser « l'instinct vers l'escalade » au profit de la conservation d'un « esprit de calme », le secrétaire d'Etat américain pratique à merveille le jeu d'équidistance pour occulter la bravade de son allié stratégique et la persistance du déni colonial qui reste la cause fondamentale de la détérioration de la situation en Palestine occupée. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a exhorté le gouvernement de l'occupation à mener une enquête « rapide et transparente » sur ces violences qui ont conduit à la mort lundi d'un enfant palestinien de 13 ans tué par des soldats israéliens. Elle doit servir à déterminer « si l'utilisation de la force était proportionnelle », a expliqué le chef de l'ONU. Les violences se sont poursuivies mardi à Bethléem suite aux funérailles du jeune garçon. Quatre Palestiniens sont morts ces derniers jours. D'après le secrétaire général de l'ONU, réclamant une « action urgente des deux côtés », ces affrontements constituent « un nouveau signe inquiétant de violence qui pourrait devenir hors de contrôle ». Tout en critiquant aussi la démolition des maisons palestiniennes, il a estimé que cette mesure punitive pourrait « mettre encore plus d'huile sur le feu ». Qui arrêtera la main criminelle d'Israël coupable de génocide et de crimes contre les civils, particulièrement des enfants ?