Invité hier au forum d'El Moudjahid, le ministre de la Communication Hamid Grine, interpellé sur les sujets d'actualité relevant de son secteur, n'a pas fait dans la tergiversation. Il a répondu sans détours aux questions posées par les représentants de la presse nationale écrite et audiovisuelle. Qualifiant d'emblée la chaîne de télévision privée El Watan TV, « d'illicite et activant dans l'informel », et s'insurgeant contre tout ce qui excessif et insultant pour la presse, le ministre a affirmé que son département a décidé de porter plainte contre cette chaîne pour avoir diffusé des propos portant atteinte aux symboles de l'Etat et de la République. « L'invité de la chaîne El Watan TV a porté atteinte aux symboles de l'Etat et de la République. Nous avons de ce fait décidé de porter l'affaire devant la justice », a indiqué le ministre. Il a rappelé que la chaîne n'est pas accréditée. La déclaration du ministre est qu'une réponse à la diffusion récente par El Watan TV d'une interview de Madani Mezrag, l'ex-chef de l'AIS. Le ministre a précisé que cette chaîne de télévision, qui est de droit international et qui dispose d'un bureau à Draria, exerce de manière informelle. Il a, d'autre part, souligné que sur les 45 chaînes TV activant jusqu'à présent, 5 sont dûment accréditées. Il a, à l'occasion, annoncé la tenue prochaine d'une réunion avec les responsables du secteur pour statuer sur le sort de ces chaînes dont bon nombre exercent sans agrément et de manière informelle. Il estime, par ailleurs, que la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite, qui regroupera 14 membres dont la moitié sera désignée par le collège des journalistes, du Conseil d'éthique et de déontologie confortera les acquis de la corporation. Il rappelle par ailleurs que la professionnalisation s'applique à l'ensemble de la presse écrite qui compte actuellement 149 titres. Répondant à une question sur le rôle de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, le ministre a jugé que cette institution présidée par Miloud Chorfi fait son travail, d'autant plus que la loi répond à une conjoncture particulière où il est primordial d'améliorer les conditions de travail des journalistes. Tout en admettant qu'il y a certains dépassements, le ministre a rappelé que son département œuvre pour l'amélioration des conditions socioprofessionnelles de la corporation. « Le gouvernement a toujours soutenu les faibles et les opprimés. Mais nous ne pouvons pas changer le monde de la presse avec une baguette magique », a-t-il souligné, appelant les journalistes qui se sentiraient victimes de dépassement à déposer plainte. Selon Grine, « les pouvoirs publics déploient l'effort nécessaire pour soutenir les journalistes et mettre en valeur cette profession ». Il a exhorté certains directeurs à s'impliquer davantage pour la réorganisation du secteur. Selon Grine, « certains directeurs de journaux n'adhèrent pas au programme que nous menons au niveau de notre département ministériel pour réorganiser et redynamiser le secteur et améliorer les conditions socioprofessionnelles des journalistes ». Le ministère de la Communication compte faire prochainement l'état des lieux, à travers un travail de recensement dans le monde de la presse pour y mettre de l'ordre. Selon le ministre, il y a au niveau de son département une direction des médias qui suit de près tout ce qui se fait au niveau des journaux. Un travail ardu certes mais ayant comme finalité la protection du journaliste. Modernisation de l'Anep « La publicité n'est pas mon centre d'intérêt. Je m'intéresse au sort des journalistes. La publicité est le centre d'intérêt des éditeurs ». C'est par ces propos que Grine a répondu à une question sur la répartition de la publicité. « La publicité, ce n'est pas mon dada. Mais nous faisons le nécessaire pour que tous les intervenants jouent le jeu », a souligné le ministre, estimant que la tendance de certains responsables ne s'inscrit pas dans le programme de développement du secteur élaboré par les pouvoirs publics. Grine a annoncé la tenue dimanche prochain, d'une réunion avec les responsables de l'Anep pour étudier les moyens à mettre en place pour tracer une nouvelle stratégie de développement et de modernisation de l'Agence. Selon Grine, « l'activité de l'Anep ne se limite pas aux médias, elle a d'autres activités et domaines à investir ». La journée de la presse célébrée à Tizi Ouzou La journée nationale de la presse sera célébrée le 22 octobre dans la wilaya de Tizi Ouzou. Elle verra l'inauguration de la Maison de la presse, baptisée au nom du défunt Malik Aït Aoudia. Une quarantaine de journaux y sera domiciliée. Des conférences-débats sont inscrites à l'ordre du jour. Il est prévu, dans le cadre de cette manifestation, la remise des prix aux meilleures œuvres journalistiques dans le cadre du prix du président de la République du journaliste professionnel. Quinze prix seront décernés à l'occasion. Un hommage sera également rendu à la défunte Amina Belouizdad et au défunt Malik Aït Aoudia.