L'Union européenne a appelé, hier, les factions libyennes à approuver « rapidement » l'accord proposé par l'ONU pour la formation d'un gouvernement d'unité nationale. « L'Union européenne appelle toutes les parties libyennes à approuver rapidement et à soutenir cet accord pour que la Libye puisse prendre le chemin de la paix et de la prospérité », ont indiqué les 28 dans une déclaration commune. L'ONU a proposé, la semaine dernière, les noms du Premier ministre et des ministres appelés à faire partie d'un gouvernement d'union nationale en Libye, première étape d'un accord négocié âprement depuis des mois et censé sortir le pays du chaos. L'émissaire de l'ONU, Bernardino Leon, a annoncé qu'un consensus avait été trouvé sur le nom d'un Premier ministre, Fayez el-Sarraj, et de 17 ministres dont deux femmes et trois vice-Premiers ministres. Les deux Parlements rivaux doivent, cependant, donner leur aval à cette liste. « C'est une étape qu'il est essentiel de franchir maintenant. Ceux qui sont tentés de faire obstruction à cet accord seront tenus pour responsables », indiquent les 28 Etats membres de l'UE dans un texte adopté par leurs chefs de la diplomatie à l'occasion d'une réunion à Luxembourg. Pour l'heure, le gouvernement de Tobrouk a publiquement annoncé, dimanche dernier, son soutien à la proposition de l'ONU « malgré l'existence de quelques réserves sur quelques volets et noms », selon les propos du ministre des Affaires étrangères, Mohammed El-Dairi, sur la chaîne d'information Sky News Arabic. Les Européens ont déjà menacé de sanctions les participants aux pourparlers qui empêcheraient d'aboutir à une solution politique en Libye. D'un autre côté, Bruxelles a préparé un paquet d'aide au futur gouvernement de 100 millions d'euros mais préfère insister sur l'aide « immédiate et substantielle » qu'elle est prête à fournir. Le service diplomatique de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a aussi étudié une possible assistance dans le domaine sécuritaire, pour protéger des sites sensibles comme des ports ou bâtiments gouvernementaux, le pays étant livré au chaos et où se sont implantés des groupes se réclamant du groupe Daech. Cependant, l'UE reste à ce stade discrète sur ce sujet, estimant qu'elle doit d'abord recevoir une demande en ce sens des autorités, une fois que celles-ci auront formé un gouvernement.