Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué la formation du nouveau gouvernement libyen d'unité nationale, exhortant les dirigeants libyens "à ne pas gâcher cette opportunité" de remettre le pays sur la voie de la reconstruction d'un Etat. Dans un communiqué publié vendredi par son porte-parole Stephane Dujarric, M. Ban a fait l'éloge des participants au dialogue interlibyen pour avoir conclu un texte final d'accord politique après de larges consultations globales. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye et chef de la Mission des Nations unies d'appui dans ce pays (Manul), Bernardino Leon, a annoncé la formation d'un gouvernement libyen d'unité nationale, présidé par Fayez el-Sarraj et trois vice-Premiers ministres: Ahmad Meitig, Fathi el-Mejbri et Moussa el-Koni. Selon M. Leon, les deux parties principales du dialogue politique libyen, la Chambre des représentants libyenne (Parlement de Tobrouk) et le Congrès national général (CNG) de la Libye (Parlement de Tripoli) doivent parvenir à un consensus sur la liste du conseil présidentiel d'ici la fin de la semaine en cours. Dans ce contexte, le chef de l'ONU a exhorté les dirigeants libyens "à ne pas gâcher cette opportunité" de remettre le pays sur la voie de la reconstruction d'un Etat, indique le communiqué. "Il est temps aujourd'hui pour les participants au dialogue politique de valider cette proposition et de signer l'Accord sans attendre", ajoute le communiqué. L'accord politique libyen, supervisé par l'ONU, a été initié en juillet par la Chambre des représentants basée à Tobrouk, accompagnée par des représentants de partis politiques, de municipalités et de groupes de société civile, mais le CNG ne s'est pas joint à cet accord. La MANUL a parrainé durant des mois plusieurs sessions de dialogues politiques où des projets d'accords avaient été élaborés après d'âpres négociations menées dans plusieurs pays, dont l'Algérie. L'Algérie, fidèle à ses principes de privilégier la voie du dialogue pour le règlement de tout conflit, avait abrité plusieurs rounds de pourparlers interlibyens sous l'égide de l'ONU, en vue d'aboutir rapidement à la mise en place d'un gouvernement libyen d'union nationale, une étape si importante dans le retour de la paix et de la sécurité dans ce pays. Lors de son intervention à l'occasion d'une réunion de haut niveau sur la Libye, tenue récemment à New York, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel avait réaffirmé la nécessité de la mise en place d'un gouvernement d'union nationale en Libye doté de larges prérogatives pour assumer la transition dans ce pays.