Le dialogue social sera à l'honneur aujourd'hui à Biskra où gouvernement, organisations patronales et partenaire social se retouveront pour débattre de la situation socioéconomique du pays. C'est une tradition bien ancrée chez ces partenaires que d'avoir à sceller des accords et de dégager des perspectives à travers des mesures qui ont pour mérite de consolider la paix sociale. Au contraire de ses devancières, la rencontre d'aujourd'hui intervient dans une conjoncture où l'urgence est centrée sur la nécessité de relancer l'économie nationale pour compenser, à terme, les pertes induites par la baisse des revenus tirés des hydrocarbures. L'enjeu est si sensible que les objectifs à atteindre passent par une débauche d'efforts. Et des réformes structurelles importantes. Le gouvernement s'y est déjà attelé en prenant des mesures de facilitations en faveur de l'investissement et de l'entreprise. Il est attendu de celles-ci en retour qu'elles contribuent significativement à l'essor de l'économie. Et réduire, par ricochet, le volume des importations qui s'est avéré au fil des années trop pesant sur le budget de l'Etat. Dans cette recherche de productivité pour l'économie, l'UGTA et les organisations patronales avancent ce qu'elles pensent être la meilleure recette pour promouvoir la production nationale. Et réhabiliter l'entreprise. Asseoir l'économie nationale sur des bases qui lui permettent de s'affranchir des facteurs d'inhibition et projeter les entreprises dans une posture de création de richesse et d'emploi. Comment s'y prendre ? Telle est la problématique que les partenaires au dialogue promettent de répondre par une feuille de route en complément de ce qu'a déjà prévu l'exécutif dans la loi de finances complémentaire pour 2015 et la loi de finances pour 2016. La centrale syndicale devrait défendre l'idée de soutien aux petites et moyennes entreprises au fort potentiel en production et en création d'emploi sur fond de réhabilitation de l'entreprise publique et du produit national. Pour ce faire, il faut mettre en place des mécanismes efficaces. Les mesures d'encouragement à l'investissement productif notamment dans les secteurs industriel et agricole et les facilités consenties aux investisseurs feront dans ce cadre l'objet de débat. Cela se fera après identification des entraves qui ont empêché jusque-là l'entreprise algérienne de remplir son rôle dans la construction d'une économie moins dépendante des hydrocarbures. La question du foncier ayant connu un traitement nouveau confié aux walis, il reste à plancher sur la politique d'octroi des crédits bancaires. Dans ce contexte, les organisations patronales qui regroupent les opérateurs privés et publics apprécieront à leur juste valeur la batterie de mesures prises en faveur de l'entreprise et des facilités accordées à l'investissement. A la veille de la tenue de la tripartite, ces organisations ont convergé dans la préconisation d'un consensus et une mobilisation de toutes les parties face à la crise économique et à l'urgence de la relance de l'appareil industriel. Reconnaissant le caractère singulier de la conjoncture économique marquée par le rétrécissement des ressources du pays de près de 50%, elles ont appelé à adopter des actions concrètes pour atténuer les effets de la crise, à relancer l'industrie et à diversifier l'économie. Elles plaident en ce sens pour une approche commune entre le gouvernement, le patronat et la centrale syndicale sur les réformes structurelles à engager afin d'assurer une transition économique. Le constat partagé, les discours convergents, il reste à la tripartite d'entériner les décisions.