Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a appelé, hier, à Alger, les entreprises chinoises à axer leurs efforts sur la réalisation de projets communs avec leurs homologues algériennes pour la fabrication de matériaux relevant du secteur du bâtiment. Lors d'une réunion de travail avec le président du Conseil chinois pour la promotion de la coopération Sud-Sud, Lu Xin Hua, le ministre de l'Habitat a réaffirmé devant la délégation chinoise que l'Algérie avait adopté une politique de rationalisation des importations et s'était fixé l'objectif de construire des logements à 90% avec des produits locaux. « Cette nouvelle politique adoptée par l'Algérie n'empêchera pas les entreprises chinoises d'intervenir dans des projets communs avec les Algériens et de les faire profiter de leur savoir-faire dans le domaine du bâtiment », a-t-il indiqué. Dans ce contexte, Tebboune a affirmé que l'Algérie n'aurait plus besoin d'importer du ciment dès le deuxième semestre de l'année 2016, ajoutant que l'Algérie cessera, dès l'année prochaine, d'importer le fer destiné à la construction. Il a dit souhaiter voir l'émergence d'une véritable industrie du logement basée sur des moyens techniques modernes, un objectif auquel les entreprises chinoises pourraient participer en formant la main-d'œuvre algérienne. Par ailleurs, il s'est dit satisfait de la qualité du travail fourni par les Chinois que ce soit en matière de construction de logements ou d'infrastructures et s'est félicité du respect des délais de réalisation par les entreprises chinoises, signalant que, du côté algérien, le problème de retard de paiement ne se pose désormais plus. Accompagné d'une délégation de chefs d'entreprise chinois, Xin Hua a également été reçu par le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb. Lors de cette réunion de travail, le ministre du Commerce a déploré le déséquilibre existant en matière d'échanges commerciaux entre l'Algérie et la Chine en faveur de ce pays asiatique. Dans sa réponse, Xin Hua a exprimé la volonté des entreprises chinoises d'investir davantage en Algérie, « seul moyen de redresser la situation », a-t-il admis. En outre, Belaïb a évoqué la possibilité de l'Algérie de contracter un prêt auprès de la Chine pour financer certains grands projets, précisant qu'il s'agit d'une exception que compte faire l'Algérie compte tenu des faibles taux d'intérêt appliqués par la Chine et de la qualité des relations entre les deux pays. « Les discussions sont actuellement en cours avec la partie chinoise », a-t-il fait savoir, sans préciser le montant que l'Algérie envisage de contracter. De son côté, Lu Xin Hua a exprimé la volonté des investisseurs chinois de renforcer l'investissement en Algérie, affirmant que la réduction des revenus de l'Algérie en raison de la baisse des prix du pétrole est un épisode passager.