Un débat riche et dense a regroupé, hier, à Alger, Hamid Grine, ministre de la Communication, Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture et les médias. Cette rencontre a abordé un sujet d'une grande actualité : comment insérer le travail du journaliste culturel dans la sphère générale de l'information. Dans son allocution, Azzedine Mihoubi a fait un tour d'horizon de l'action culturelle entreprise par les pouvoirs publics. Il a notamment mis l'accent sur les efforts déployés par l'Etat pour la réussite de l'événement « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 ». Mihoubi a également annoncé la parution de nouvelles publications dont la revue "Thakafate", publiée en marge du 20e Salon international du livre d'Alger (SILA) et la relance des revues "Al Amal" et "Athakafa". Une télévision en ligne a été créée pour présenter les œuvres réalisées dans le cadre de la manifestation "Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », a-t-il annoncé. Hamid Grine a, dans son exposé, mis en exergue le rôle fondamental du journaliste culturel qui doit être certain de ses sources d'information. « Si le journaliste politique peut être corrigé pour ses erreurs, le journaliste culturel quant à lui ne peut se soustraire à la correction du rédacteur en chef étant donné que celui-ci n'est pas spécialisé dans l'information culturelle, comme il l'est dans la politique », dira-t-il. Hamid Grine a également mis en exergue les qualités qui doivent prévaloir chez le journaliste culturel : l'émotion et le rêve. Hamid Grine a fait savoir, par ailleurs, qu'un programme de coopération et de partenariat existait entre les ministères de la Culture et de la Communication dans le domaine de la formation. L'intervenion de Achour Cheurfi, écrivain et journaliste au quotidien El Moudjahid, a porté sur le savoir encyclopédique du journaliste culturel afin de pouvoir rapporter le maximum d'informations sur un événement ou une personnalité culturelle. La contribution de Youcef Sayeh, journaliste de la télévision et de la radio nationale, a montré la pauvreté de l'information culturelle due, d'après lui, au manque de formation spécialisée du journaliste culturel. Il a mentionné de grandes écoles des pays industrialisés qui forment les journalises dans des secteurs bien précis de la vie culturelle et artistique. Pour Youcef Sayeh, le cinéma, le théâtre, les arts plastiques, la littérature, la chorégraphie, la musique sont des spécialités qui doivent être maîtrisées par le journaliste culturel, d'où la nécessité de former ces journalistes dans tous les volets culturels. Pour lui, le travail du journaliste ne peut être efficace, authentique et réaliste sans formation rigoureuse. Lors des débats, les intervenants ont reconnu la faiblesse de l'information culturelle en Algérie alors que l'activité culturelle foisonne ces dernières années. Cet intérêt à la vie culturelle a été colossal d'après un intervenant, passant de 1 à 200 activités (théâtre, musique, cinéma...). Au cours de ces échanges, il a été relevé que la page culturelle est souvent négligée au profit de l'information politique. A la fin des débats, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi a souligné la nécessité d'entreprendre une politique de formation spécialisée du journaliste culturel. Il a, d'autre part, parlé de la création d'un centre d'archives culturelles, accessible à tous, en particulier aux journalistes spécialisés dans l'information culturelle. Mihoubi a aussi évoqué la création d'un musée culturel à l'instar de ce qui se fait dans d'autres pays. Il illustre ses propos par sa propre expérience en Egypte où il lui a été donné de constater qu'au musée culturel du Caire sont exposés des documents, des vêtements, des instruments d'artistes populaires. Azzedine Mihoubi a déclaré que cette rencontre sera suivie par d'autres rencontres notamment sur le cinéma, la littérature, la musique...