De notre envoyée spéciale à Tébessa : Neïla Benrahal Le commandement des gardes-frontières durcit les mesures préventives et répressives pour démanteler les filières criminelles. La contrebande et l'économie informelle continuent de sévir au niveau des frontières Est. Les unités de la Gendarmerie nationale, dont les gardes-frontières (GGF) ont déjoué 1.339 tentatives de contrebande durant les neuf premiers mois de l'année en cours à l'Est du pays. 1.197 contrebandiers et narcotrafiquants ont été arrêtés. La contrebande, qui représente 56% de l'activité criminelle, a augmenté de 37% par rapport à la même période de l'année 2014. Au cours de ces opérations, les gendarmes ont saisi près de 500.000 litres de carburant. Les mêmes services ont réussi à saisir plus de 22 tonnes de produits alimentaires. Par ailleurs, les services de la police judiciaire de la GN ont saisi 81 armes, dont 48 fusils de chasse, 23 armes de fabrication artisanale, 4 armes de guerre et 13 110 cartouches de différents calibres. Les guenatrias traqués Le trafic de carburant, activité traditionnelle avec le Maroc, est en train de se déplacer vers la Tunisie en incluant d'autres produits. Les hallabas de l'Ouest et les guenatrias (trafiquants de carburant) de l'Est partagent la même vision. Selon la GN, les bases arrière des contrebandiers sont dans les wilayas de Tébessa, Souk-Ahras et El-Tarf. Côté tunisien, elles sont localisées à Jendouba, El Kef et Kasserine. Une nouvelle carte de la criminalité qui évolue au gré des réseaux transnationaux se dessine. Après les événements de Tunisie et Libye, elle prend de nouveaux contours. Face à cette situation, les services de sécurité algériens ont accéléré la mise en place de nouveaux postes frontaliers de surveillance. L'occupation du terrain est la force de frappe des services chargés de lutter contre ces fléaux. Au deuxième jour de sa visite d'inspection dans les wilayas de l'Est, le commandant de la GN, le général-major Nouba Menad, s'est enquis des travaux de finalisation du projet du centre d'instruction de la GN de Tébessa. Couverture optimale des villes frontalières Accompagné de ses proches collaborateurs et du nouveau commandant des GGF, il s'est rendu à l'extrême est de Tébessa où il a inspecté, au niveau du tracé frontalier, des infrastructures et des unités opérationnelles. Il a, en outre, inauguré le siège de l'escadron des gardes-frontières, à Oum Ali, limitrophe avec une ville tunisienne qui porte le même nom. Il s'est enquis sur place de la disposition et des missions des postes avancés des GGF. Un nouveau poste avancé des GGF dans la région de Boughafer, à Tébessa, a été également mis en service. Ce poste est situé en face du relief Chaâmbi, le fief des terroristes. Il a été procédé également lors de ce déplacement à l'inauguration du siège du commandement de la cinquième circonscription des gardes-frontières de Laaouinat. Le général-major Menad a inspecté par ailleurs les travaux de finalisation du nouveau siège du groupement des gardes-frontières situé dans la même région. Ces unités exécutent des missions de défense, de police des frontières et de lutte contre la contrebande et l'immigration clandestine. « L'objectif est la préservation de la sécurité nationale, la sécurité publique, l'économie nationale et la santé publique par un meilleur maillage et une couverture optimale de cette zone », nous a-t-on expliqué. Lors de son entretien avec les responsables des GGF, le commandant de la GN a souligné qu'il est impératif de suivre tout ce qui se passe sur la frontière pour protéger le pays et réduire l'ampleur des crimes économiques. « L'enjeu est de défendre l'économie nationale et de protéger la santé publique et déjouer les tentatives des contrebandiers, narcotrafiquants » a-t-il affirmé. « Il faut prioriser la sécurisation des frontières, l'intégrité du tracé frontalier pour mettre en échec tout menace criminelle avec la poursuite de la lutte contre la contrebande, le crime organisé, le crime sous toutes ses formes », a insisté le général-major Menad. Le commandant de la GN a inspecté le projet de réalisation d'un centre d'instruction à Aïn Zaroug. Le général-major a insisté sur l'accélération du rythme de réalisation des chantiers et le respect des délais de livraison. « Je ne tolèrerai plus aucun retard et on ne dépensera aucun sou de plus que l'enveloppe financière allouée. Des procédures et des mesures seront prises en cas de retard », a-t-il lancé au responsable de l'entreprise chargée des travaux. De son côté, le wali de Tébessa a fait savoir que le problème est dans le manque d'approvisionnement du chantier, à l'arrêt et l'absence d'un planning de la part des responsables de l'entreprise. S'adressant au responsable du chantier, le commandant de la GN a exigé une date finale pour la livraison du projet. « Je vous donne 48 heures pour se conformer aux engagements. « Je ne veux plus entendre parler d'avenants. »