Photo : Slimene S.A. Après le succès de la première édition, la ville de Tamanrasset sera de nouveau sous les feux des projecteurs, l'Office du parc national de l'Ahaggar organise la 2e édition du Festival international des arts de l'Ahaggar. Cette manifestation culturelle et scientifique aura lieu du 11 au 17 du mois en cours. C'est ce qu'a affirmé, hier, M. Farid Ighilahriz, directeur de l'Office du parc national de l'Ahaggar et commissaire de la manifestation, lors d'une conférence de presse tenue hier au forum d'El-Moudjahid. Au programme établi, M. Ighilahriz a affirmé que trois journées d'étude seront animées par des scientifiques spécialistes et passionnés du désert, autour de la problématique du patrimoine culturel en rapport avec l'environnement naturel. «Approche méthodologique du parc de l'Air-Ténéré (nord du Niger)», «La gestion des ressources génétiques en relation avec le savoir-faire ancestral», «L'anthropologie historique et des techniques au service de la préservation des patrimoines et de la médiation culturelle», «Le savoir-faire des femmes sédentaires dans le Tassili N'Ajjer» sont parmi les thèmes qui seront développés. A cela s'ajoute «Sept nuits dédiées à la scène africaine et nationale». Vingt et une formations musicales et des artistes de renommée internationale vont animer des soirées intenses et d'une grande diversité qui, pour sa seconde édition, s'impose déjà comme un rendez-vous incontournable de l'art saharien et africain. Ces formations vont s'exprimer sur deux scènes conçues pour l'événement. La première estrade, selon le conférencier, sera installée à Tamanrasset ville avec à l'affiche de grosses pointures de la musique africaine à l'image de Amadou et Mariam qui pratiquent un mélange dansant entre rock et musique malienne avec des paroles en français. Il y aura également le Vieux Farka Touré, Bambino, Diblo Dibala, Badi Lalla, Joe Batouri et les Ishumar. La deuxième scène sera installée au campement d'Aguemar à proximité de la ville de Tamanrasset. Elle aura comme espace d'animation un village traditionnel reconstitué et qui verra se dérouler chaque soir une série de concerts et des spectacles d'artistes nationaux venus de tout le Sahara central et de l'Haggar en particulier. La 2e édition du Festival international des arts de l'Ahaggar verra également, selon le directeur de l'Office, des ateliers d'art destinés au jeune public. Ils seront animés par une dizaine d'artistes plasticiens, d'artistes et de designers autour de thèmes aussi divers que la vannerie, la bijouterie, le travail de cuir, les contes et les légendes, l'expression corporelle et la danse traditionnelle, l'architecture de terre et l'astronomie. A propos justement de l'atelier des contes et des légendes, l'Office reprend le concours national d'écriture avec le thème «Le patrimoine culturel et environnement naturel». Ouvert au jeune public âgé de moins de 16 ans et à un public adulte, M. Ighilahriz a indiqué que 70 contes sont en lice. Ils seront soumis à l'appréciation d'un responsable du comité d'organisation. Le jury, composé de personnalités et de professionnels des arts et du patrimoine culturel, procédera, par la suite, à la sélection des lauréats selon plusieurs critères, à savoir la connaissance du patrimoine culturel oral, l'authenticité, la capacité à restituer un patrimoine ancien et la qualité d'écriture. Le résultat sera rendu public la soirée de clôture de cet évènement qui fera sortir cette région, l'espace de quelques jours, de sa torpeur, en la faisant passer sous les lumières des projecteurs. M. Ighilahriz, en sa qualité de préhistorien, a déclaré que l'écriture dans cette région existait depuis 13 000 ans et il n'arrive toujours pas à savoir pourquoi on est passé de l'écriture à l'oralité. Il indique également que la transcription de tifinagh est toujours de vigueur dans cette région, grâce aux femmes qui retransmettent les caractères à leurs enfants. Pour sa part, l'ambassadrice d'Autriche, Mme Aloisia Worgetter, présente à la conférence, a fait part de son «désir» de développer un partenariat entre son pays et l'Algérie en matière de préservation des écosystèmes montagneux. «L'Autriche s'intéresse à l'expérience algérienne en matière de préservation du patrimoine montagneux de l'Ahaggar et de ses bio-systèmes», a-t-elle expliqué ajoutant qu'elle a déjà entamé des discussions non officielles à ce sujet avec des responsables autrichiens pour concrétiser ce partenariat.