Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, qui s'exprimait ce jeudi, à l'APN, lors d'une séance consacrée au vote de l'ordonnance portant loi de finances complémentaire pour 2015, a soutenu que la politique sociale du pays "ne sera en aucun cas secouée de manière brusque". C'est donc d'une manière graduelle que l'Etat veut sortir de la politique des subventions face à la chute des prix du pétrole qui s'installe dans la durée. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le ministre des Finances, puisqu'il a tenu à préciser que ladite ordonnance "s'inscrit dans les orientations du Conseil des ministres de décembre 2014 (une réunion d'urgence convoquée par Bouteflika après la chute brusque du baril, ndlr) et que nous allons maintenir le cap pour les trois ou quatre années à venir". Et pour maintenir ce cap qui se projette sur trois ou quatre années, Abderrahmane Benkhelfa a parlé de trois orientations. Il s'agit, en effet, de "la valorisation des ressources, l'encouragement des entreprises créatrices de valeur ajoutée et la sauvegarde des progrès en termes de politique sociale". Soit, explique-t-il, le passage de manière progressive d'"une économie basée quasi exclusivement sur la dépense publique vers une économie financée par les ressources extrabudgétaires". L'Algérie n'a plus que 26 mois d'importations Selon le ministre des Finances, la loi de finances complémentaire 2015 prévoit "un déficit global du Trésor de 2 685,4 milliards de dinars (14,7% du PIB)". Un déficit justifié par la baisse des recettes des hydrocarbures qui ne devront pas dépasser les 33,8 milliards de dollars. En revanche, la facture d'importation sera, selon toujours la même source, de 57,3 milliards de dollars. Par conséquent, fait savoir Abderrahmane Benkhelfa, "les réserves de change devront s'établir aux alentours de 151 milliards de dollars". Soit la valeur de 26 mois d'importations. S'agissant du projet de loi de finances pour 2016, qui sera prochainement soumis à l'APN, le ministre a évoqué une révision à la baisse du prix du baril de pétrole établi à 60 dollars dans le marché international. Cela dit, le ministre des Finances pense que "le PIB de l'Algérie devra croître de 18 000 milliards de dinars en 2015 à 25 000 milliards de dinars en 2016". Un taux de croissance en hausse d'un point, soit à 4,6%. Même si Abderrahmane Benkhelfa a souligné que ce n'est pas pour autant "le taux de croissance qui intéresse le gouvernement, mais plutôt la qualité de cette croissance". Une croissance que le gouvernement imagine réelle, durable et à long terme. M.M.