L'armée d'occupation israélienne a fermé, hier, la station de radio palestinienne, Al Hurria, à Al- Khalil en Cisjordanie occupée, et a saisi le matériel de diffusion « pour empêcher la chaîne de diffuser des informations », ont rapporté les médias. Al Hurria est accusée par les autorités d'occupation d'avoir « encouragé les émeutes et de diffuser des informations des forces de sécurité (israéliennes) qui exécutent et kidnappent des Palestiniens ». La station a été créée en 2002 à Ghaza par le mouvement Fatah. Son siège a ensuite été transféré à Al-Khalil après la prise de pouvoir du Hamas dans la bande en 2007. Al Hurria avait déjà été fermée en 2002 puis de nouveau en 2008. En la refermant en 2015, l'occupant israélien n'est pas dans sa première tentative de museler la presse palestinienne, témoin de sa barbarie, notamment lors des récentes violences autour des Lieux Saints à Al-Qods Est et à Al-Khalil, demeure du Prophète Ibrahim. Le Centre palestinien de développement et des libertés d'expression (MADA) a recensé 450 cas de violations contre des journalistes commises par l'occupation israélienne depuis le début de l'année. Sur ces cas d'atteinte, 100 ont été enregistrés le mois dernier. Mais 2014 reste l'année la plus funeste pour la corporation qui a perdu 17 membres durant l'agression militaire israélienne contre la bande de Ghaza qui a fait plus de 2.000 morts en 50 jours, a précisé le centre dans un communiqué, à l'occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre des journalistes (IDEI). Dénonçant les atteintes des forces israéliennes à l'encontre des journalistes, MADA a mis l'accent sur l'« impunité dont jouissent les auteurs » qui, selon le centre, « ne fait qu'encourager l'occupant à commettre davantage de crimes ». Dans une autre action commémorative à l'IDEI, la fédération internationale des journalistes (FIJ) a décidé de dépêcher en Palestine une commission chargée d'enquêter sur les violations des droits des journalistes palestiniens commises par les forces israéliennes. Le syndicat des journalistes palestiniens a indiqué que la commission, conduite par le président de la FIJ, Jim Boumelha, se rendra en Palestine le 23 du mois en cours. Reporters sans frontières ? Motus et bouche cousue. Pour sa part, l'Unesco, en partenariat avec la Mission permanente de la Grèce auprès de l'ONU et la Mission permanente de la Lituanie auprès de l'ONU, réunissait ou coorganisait plusieurs événements, lundi à Paris, Londres, New York et dans d'autres villes du monde. La libre d'expression est en danger de musèlement en Palestine occupée.