Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a regretté que la communauté internationale n'assume pas ses responsabilités envers la question du Sahara occidental « à un moment où la patience du peuple sahraoui est mise à mal », a rapporté, hier, l'agence de presse sahraouie SPS. Il a rappelé que l'ONU s'était engagée en 1991 à organiser le référendum et que le Maroc refuse toujours la mise en œuvre du plan de paix qu'il a signé avec le Front Polisario, « maintient la répression dans le territoire et pille les ressources naturelles sahraouies ». Mohamed Abdelaziz a, de ce fait, souligné que « le Front Polisario n'exclut pas la reprise de la lutte armée suspendue en 1991 après un cessez-le-feu entre les parties au conflit devant aboutir à un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui ». « Les plus jeunes notamment sont impatients de reprendre » la lutte armée, a indiqué Mohamed Abdelaziz, faisant savoir que le retour à la lutte armée est l'une des options à débattre lors du prochain congrès du Front Polisario, qui se tiendra à partir de la troisième semaine de décembre prochain dans la wilaya de Dakhla (camps de réfugiés sahraouis), a précisé l'agence sahraouie. En ce qui concerne la responsabilité juridique de l'Espagne, puissance administrant les territoires du Sahara occidental, il a indiqué « si elle défend et soutient le plan de paix de 1991 et la tenue du référendum sur l'autodétermination, elle aura assumé ses responsabilités historiques envers le Sahara occidental ». « Le Maroc n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental » De son côté, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Salek, a réaffirmé que « le Maroc est un pays colonisateur et n'a pas de souveraineté sur le Sahara occidental ». Cette déclaration du responsable sahraoui vient en réaction aux propos du ministre des Affaires étrangères marocain, Salah-Eddine Mezouar, selon lesquels « le Maroc ne pourra pas accepter la visite de Christopher Ross dans les territoires occupés du Sahara occidental ». « La décision du Maroc d'empêcher l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, de visiter les villes sahraouies occupées renseigne sur l'isolement du Maroc et son non-respect des résolutions des Nations unies, qui ne reconnaissent aucune souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », a ajouté le ministre sahraoui, cité par l'agence de presse sahraouie SPS, réitérant son appel à la décolonisation du Sahara occidental « sur la base du respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ». « Le ministre marocain des Affaires étrangères et son gouvernement doivent être conscients que le peuple sahraoui demeurera attaché à ses droits légitimes, à la liberté et à l'indépendance et continuera à lutter en usant des voies et moyens à sa disposition jusqu'au recouvrement de son indépendance », a réaffirmé Salem Salek.