« Sur les 1.300 milliards de dinars en circulation, 3,5 ont été collectés », relève le PDG de la BDL. Abordant la mise en conformité fiscale volontaire lancée par les pouvoirs publics en août dernier, en direction de l'informel, il a précisé que les banques ont mis en place toutes les facilités pour réussir cette opération qui vise à mobiliser les ressources détenues en dehors du circuit bancaire. « Nous nous sommes fixé de drainer au moins les 10% des capitaux en circulation. Nous avons atteint en novembre quelque 3,5 milliards de dinars », soutient Krim, estimant qu'il est « encore tôt pour faire un bilan, sachant que l'opération ne sera clôturée qu'à fin 2016 ». La loi de finances complémentaire pour 2015 permet aux détenteurs de fonds hors circuit bancaire de déposer leur argent auprès des banques dans le cadre d'un « progamme de mise en conformité fiscale volontaire » contre le payement d'une taxation forfaitaire libératoire de 7%. Les PDG du Crédit populaire d'Algérie (CPA) et de la BDL ont également abordé plusieurs questions relatives au développement de nouveaux produits bancaires, et au sujet tant attendu, la préparation des banques pour la mise en œuvre du crédit à la consommation. Il y a lieu de noter à travers les quelques indicateurs fournis par les invités du forum que le taux de bancarisation — qui comporte aujourd'hui des banques publiques mais aussi privées —, reste faible en Algérie malgré l'effort de collecte des ressources qui a progressé de 18% en 2014, « une année très faste », selon le PDG du CPA, Omar Boudieb. L'Algérie reste, toutefois, à la traîne en matière de bancarisation puisque l'on ne dispose que d'une agence pour 25.000 habitants, alors que les normes européennes sont d'une agence pour 2.000 à 3.000 personnes. En matière de retrait, là encore nous disposons de peu de distributeurs automatiques de billets de banque, soit 548, alors que le nombre de cartes de paiement ne dépasse pas les 1,3 million. Quant au e-paiement, celui-ci n'existe pas encore bien que le e-commerce est en plein boom. C'est dire qu'« il y a vraiment beaucoup de choses à faire pour aller à l'inclusion financière », estime Mohamed Krim. Les choses ne vont pas en rester là. De nouveaux produits sont prévus en 2016. On annonce que les banques travaillent déjà sur ce qu'on appelle les « produits à marge », qui visent une certaine clientèle refusant les taux d'intérêt. Les deux responsables ont fait un état des lieux en matière de financement de l'économie et rappelé les efforts des banques pour réduire le gap. « En matière d'octroi de crédits, contrairement à ce que l'on croit, les banques publiques ne financent pas uniquement les entreprises publiques mais aussi les particuliers , puisque 50% des crédits vont à la PME-PMI », ajoute le premier responsable de la DBL. A une question sur les conditions de lancement du crédit à la consommation, les deux PDG se disent prêts attendant seulement la liste des produits éligibles au financement et qui devrait être communiquée par le ministère du Commerce. « Ce sont des crédits que nous maîtrisons vu notre expérience », explique Krim. La mise en place tout récemment de la centrale des risques vient encore « apporter les garanties nécessaires », a-t-on rassuré.