Le ministre des Sports Patrick Kanner a estimé lundi dernier que les instances dirigeantes du football français pourraient « réfléchir » à la mise à l'écart des joueurs mis en examen par la justice. « Cette règle n'existe pas mais elle pourrait être mise en œuvre par les instances. A un moment donné, cela mériterait d'être au moins réfléchi par les instances de la Ligue (LFP) et la Fédération française (FFF) », a indiqué Kanner, interrogé sur Europe 1. « Je n'ai pas envie de commenter ça », a de son côté réagi le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps, interrogé lundi sur cette préconisation de mise à l'écart des joueurs mis en examen, lors d'une conférence de presse à Clairefontaine. Interrogé sur l'affaire de chantage présumé à la sextape dont a été victime Mathieu Valbuena, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports a jugé que la décision de Didier Deschamps de « préserver les deux prochains matches amicaux de cette affaire » en ne sélectionnant ni Valbuena ni Karim Benzema, mis en examen pour association de malfaiteurs et tentative de chantage, « semble la bonne ». Invité également à se prononcer sur le scandale de corruption généralisée qui touche la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), Kanner a tenu à faire la distinction avec l'affaire Valbuena-Benzema, « une affaire de droit privé qui aurait pu toucher des médecins, des avocats, des chefs d'entreprise ». En ce qui concerne l'IAAF, Kanner a estimé qu'il s'agissait d'une « opération de corruption qui relève du grand banditisme ». Dans les deux cas, il s'est inquiété de « l'impact que (ces scandales) peuvent avoir sur l'image d'un sport matraqué par les affaires d'argent ».