Retour sur le désormais vendredi noir parisien qui a semé l'effroi, à un peu plus de deux semaines de l'ouverture de la conférence sur le climat (COP21) où sont attendus des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement. Pour la première fois, des kamikazes se sont fait exploser sur le sol français comme au Moyen-Orient. Ces attentats, les plus meurtriers depuis 1945, ont eu lieu à 21h20, à proximité du Stade de France, où l'équipe de France de football rencontrait l'Allemagne. Trois explosions ont retenti autour de l'enceinte sportive pendant le match, faisant un mort, en plus des trois terroristes kamikazes. Hollande, qui assistait au match, a été immédiatement évacué. Au même moment, dans les 10e et 11e arrondissements de Paris, des lieux très fréquentés le vendredi soir, d'autres attaques ont eu lieu. Les « assassins » ont « balayé avec des mitraillettes plusieurs terrasses de café », a déclaré le préfet de police, Michel Cadot, recommandant aux Parisiens d'éviter de sortir sauf nécessité absolue. Scènes de guerre digne d'un film sur la violence. Dans la salle de spectacles du Bataclan, quatre hommes armés, à visage découvert, ont pris en otage le public venu assister à un concert de rock. Quand les forces de l'ordre ont lancé l'assaut, elles ont découvert une boucherie : plus de 82 personnes tuées. Les terroristes auraient dit aux otages : « C'est la faute de Hollande, c'est la faute de votre Président, il n'a pas à intervenir en Syrie. » Le président Français Hollande, qui a convoqué pour demain le Parlement pour manifester l'unité du pays, a décrété l'état d'urgence sur l'intégralité du territoire français, une première depuis avril 1956, et trois jours de deuil national. Tout en annonçant la mobilisation de « 1.500 militaires supplémentaires », il promet à la barbarie un « combat impitoyable ». Les frontières, les écoles, les musées et les salles de spectacles sont fermés jusqu'à nouvel ordre. Le parquet a ouvert une enquête pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste, qui devra établir s'il y a encore « des complices ou coauteurs dans la nature », a déclaré le procureur de Paris, François Molins. Dans un mouvement d'unité nationale, les principaux partis ont annoncé la suspension de leur campagne en vue des élections régionales de décembre. Une cellule de crise a été mise en place au ministère de l'Intérieur autour du président Hollande, du Premier ministre Manuel Valls et du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué Matignon. Un Conseil des ministres exceptionnel s'est tenu hier à l'Elysée. Ces attaques interviennent dix mois après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts.