Le soufisme constitue un « héritage commun à tous les Algériens et nul n'est en droit de se proclamer d'un quelconque paternalisme » sur ce mouvement de pensée, encore moins de s'en servir pour « attenter à l'unité religieuse » de la société, a estimé, hier lors d'un séminaire à Médéa, le directeur de la culture islamique auprès du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouzid Boumediène. « La société algérienne n'est nullement concernée par un vieux conflit qui a opposé, il y a plusieurs siècles, différents courants de pensée et provoqué une faille béante entre les composantes de la société musulmane », a indiqué le représentant personnel du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs lors du séminaire national sur « L'expression de la lecture soufie », organisé à l'Université Yahia-Farès de Médéa. La diversité dans les approches et les interprétations « ne justifie pas le recours à l'exclusion de l'autre ou sa condamnation », a-t-il expliqué, ajoutant que la société algérienne « a pu se prémunir du phénomène de l'extrémisme et de la haine de l'autre, de résister également aux tentatives répétées de division et de chaos entreprises par des adeptes de certaines organisations en restant attachée aux principes fondamentaux de la religion islamique ». La société algérienne, a-t-il assuré, « appartient au présent et au futur, elle n'est nullement concernée par ce vieux conflit qui favorise plus la division et la fitna qu'il n'apporte de solutions aux attentes spirituelles ou existentielles de la société », a fait observer Boumediène au cours des travaux de la première journée du séminaire sur « L'expression de la lecture soufie ». Il a appelé, dans ce contexte, à la conjugaison des efforts de tous, société, imams, intellectuels et chercheurs, pour « isoler les adeptes de la fitna et de la division » et à « se réapproprier ce courant de pensée », en l'occurrence le soufisme, qui a permis de contrecarrer toutes les tentatives destinées à inféoder la société algérienne au pouvoir de sectes occultes et l'engager sur une voie aux conséquences imprévisibles », a-t-il souligné. Une quinzaine d'universitaires et chercheurs, issus de différents instituts du pays, participent à ce séminaire, initié conjointement par l'Institut des lettres et des langues étrangères de l'Université de Médéa et le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs.