Pour le commun des mortels, ce mois de novembre est anormalement chaud. C'est une première dans les annales de l'Office national de météorologie (ONM). Une question se pose : pourquoi ces températures élevées en pleine saison automnale ? Les spécialistes expliquent cette vague de chaleur par la conjonction d'un anticyclone subtropical ainsi que des effets du courant El Nino qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l'eau dans la partie Est de l'océan Pacifique Sud. Jadis confiné aux côtes péruvienne et équatorienne, ce courant s'est étendu avec le réchauffement climatique et vient désormais flirter avec les côtes africaines. El Nino a pour conséquence de pousser les eaux chaudes de surfaces vers l'Ouest, où il est enregistré conséquemment de fortes précipitations (à cause de la chaleur et l'humidité) et une remontée des eaux froides le long des côtes américaines. Actuellement, il vient du Maroc en entraînant avec lui une masse d'air tropical particulièrement chaude, avant de s'étaler sur toute l'Europe de l'Ouest et de la Méditerranée. Ce phénomène est rare à cette période de l'année et les températures que nous observons ces derniers jours battent tous les records. « Nous baignons dans l'air tropical, environ 6 degrés au-dessus des normales saisonnières », signale un cadre à l'ONM qui lie cette vague de chaleur au réchauffement climatique. Reste que pour les climatologues de l'ONM, le mercure est juste au-dessus de la normale saisonnière, ni plus ni moins. Ils étayent leurs propos par la fraîcheur nocturne. Toutefois, ils reconnaissent la rareté des précipitations et l'ensoleillement durant la journée. « C'est l'anticyclone des Açores, El Nino, qui engendre le beau temps tout en bloquant tout ce qui vient du nord comme pluie et froid sur les régions de la Méditerranée. C'est un phénomène atmosphérique qui se traduit par de hautes pressions déplacées vers les hautes altitudes, et s'il descend quelque peu, le temps se rafraîchira », explique ce climatologue, pour qui, il ne s'agit point d'un phénomène mais d'un centre d'action pour la circulation atmosphérique. « Ce phénomène se passe au Pacifique près des côtes américaines avec une interaction directe sur les régions les plus proches. El Nino a eu sa phase la plus extrême entre 1982 et 1983 et 1997 et 1998. Cela a donné effectivement comme c'est le cas pour ce mois de novembre, moins de pluies et des températures printanières », ajoute-t-il. Le climatologue rassure que ce beau temps va laisser place à la pluie à partir de samedi prochain et ce durant toute la dernière décade de ce mois.