Dans huit mois, les produits artisanaux issus du tissage, de la poterie, de la céramique et du cuir seront normalisés. C'est ce qui est convenu dans la convention signée, hier, entre l'Agence nationale de l'artisanat (Anart) et l'Institut algérien de normalisation (Ianor), en présence du ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Amar Ghoul, et de la ministre déléguée chargée de l'Artisanat, Aïcha Tagabou. La normalisation, selon le directeur général de l'Ianor, Djamel Haris, concernera la matière première utilisée pour la fabrication de ces produits. « Nous procéderons à deux types de normalisation : définir les caractéristiques techniques du produit et évaluer sa conformité », explique-t-il. Cette convention, selon la directrice générale de l'Anart, Faïza Berchiche, protégera contre la contrefaçon et préservera la santé des consommateurs. Elle part du principe selon lequel quand l'artisan fabrique des produits sûrs, cela garantit une meilleure commercialisation de ceux-ci sur le marché. « Cette normalisation protégera aussi toutes les différentes techniques utilisées dans l'artisanat algérien », indique-t-elle. Ghoul a rappelé qu'un produit aux normes et sécurisé s'exporte plus facilement. « Les matières premières utilisées chez nous dans l'artisanat ne sont pas nuisibles à la santé. Un certificat de normalisation et de traçabilité reste la condition sine qua non pour introduire nos produits sur le marché international », estime-t-il. La labellisation, c'est pour bientôt Mme Tagabou a rappelé, pour sa part, les mécanismes introduits cette année pour améliorer la qualité des produits artisanaux avec l'application notamment de la norme ISO 9001-2008. « Pour valoriser nos produits, nous devons mettre en place un cadre de protection contre la concurrence déloyale et les matières importées nuisibles à la santé », dit-elle, faisant part de la nécessité de mettre en place des laboratoires de qualité pour s'assurer que les produits importés sont conformes aux normes. Ghoul a déploré, dans ce sens, que des produits algériens, « d'origine et de haute qualité », soient exportés par des pays voisins en Europe et aux USA, en les faisant passer pour leurs produits. « Si l'on ne labellise pas nos produits, ils resteront inconnus sur le marché international, sans identité. Ils deviendront ainsi sujet à la contrefaçon et peuvent même être volés par d'autres pays, comme c'est le cas de deglet nour », prévient-il. Selon lui, la labellisation protégera les droits de la propriété nationale, de l'entreprise et de l'artisan. Il a annoncé, dans ce contexte, le lancement prochain d'un atelier sur la labellisation, assurant que tous les produits de l'artisanat seront progressivement normalisés et porteront la marque algérienne.